(Londres) Le rédacteur en chef de WikiLeaks Kristinn Hrafnsson a plaidé mercredi pour une « solution politique » pour la libération de Julian Assange, en marge d’un rassemblement à Londres pour marquer le cinquième anniversaire de son arrestation.

« Cinq ans, c’est tellement excessif et tellement brutal », a déclaré Kristinn Hrafnsson, alors que l’Australien de 52 ans semble approcher de la fin de la bataille judiciaire au long cours qu’il a engagée contre son extradition vers les États-Unis.

Julian Assange est poursuivi par la justice américaine pour une fuite massive de documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques des États-Unis, notamment en Irak et en Afghanistan.

« C’est une affaire qui n’aurait jamais dû commencer », a déclaré Kristinn Hrafnsson. « La solution dans cette affaire où nous sommes confrontés à une persécution politique est une solution politique », a-t-il ajouté, estimant que « chaque jour qui passe, nous courons le risque que Julian meure en prison ».

Rien ne devrait être écarté de la part des Australiens, selon le rédacteur en chef de WikiLeaks. « Ils devraient lier cette affaire à des accords commerciaux et la coopération future » entre Canberra et Washington, a-t-il ajouté, citant l’alliance de défense AUKUS.

« Ils devraient faire preuve d’audace et dire “on n’a rien à discuter à moins que vous n’abandonniez les charges contre Julian Assange, pour qu’il puisse sortir et revenir en Australie », a-t-il insisté.

Le président américain Joe Biden a déclaré mercredi que les États-Unis « considéraient » la demande de l’Australie d’abandonner les poursuites pour espionnage contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

Le Parlement australien a adopté une motion en février, avec le soutien du premier ministre Anthony Albanese, qui appelle à la fin de la saga judiciaire concernant Julian Assange.

« Nous la considérons » actuellement, a répondu Joe Biden à une question d’un journaliste sur l’existence d’une réponse américaine à cette demande australienne.

Le 11 avril 2019, Julian Assange a été extrait de force de l’ambassade d’Équateur à Londres. Il s’y était réfugié en 2012 pour éviter d’être extradé vers la Suède, où il faisait l’objet de poursuites pour viol depuis abandonnées, mais surtout vers les États-Unis, qui l’accusaient de piratage informatique. La justice américaine a par la suite inculpé Julian Assange en vertu de lois de lutte contre l’espionnage datant de 1917.

Le 26 mars dernier, la justice britannique a demandé aux États-Unis de nouvelles garanties au sujet du traitement qui serait réservé à Julian Assange s’il était extradé, sans quoi elle lui accorderait l’examen d’un ultime recours contre son extradition.

Selon Kristinn Hrafnsson, Julian Assange est « puni par cette procédure », « cela doit se terminer bientôt, c’est une honte pour ce pays qu’il soit encore à la prison de haute sécurité de Belmarsch » près de Londres « pour n’avoir commis d’autre crime que de publier la vérité ».