(Moscou) Une raffinerie de pétrole a été visée par un drone mercredi à Riazan, à environ 200 km au sud-est de Moscou, une attaque qui a fait des blessés et provoqué un incendie, a indiqué le gouverneur régional.

Des dizaines de drones ont également visé mercredi d’autres régions russes, notamment celles de Belgorod, Briansk, Koursk et Voronej, toutes quatre frontalières de l’Ukraine, sans faire de blessés, selon les autorités régionales respectives.

« La raffinerie de pétrole de Riazan a été attaquée par un drone […]. Selon de premières informations, il y a des blessés », a écrit le gouverneur de la région de Riazan, Pavel Malkov, sur Telegram.

Selon lui, à la suite de l’attaque, « un incendie s’est déclaré » dans cette raffinerie, l’un des plus grands producteurs du carburant pour le centre de Russie et contrôlée par le géant pétrolier Rosneft.

« Tous les services de secours opèrent sur les lieux », a ajouté M. Malkov, précisant s’y être rendu lui-même.

Un autre drone a été abattu mercredi à l’approche d’une raffinerie de pétrole dans la région de Leningrad, près de Saint-Pétersbourg (nord-ouest), a indiqué sur Telegram le gouverneur régional, Alexandre Drozdenko, en soulignant que l’attaque « n’a pas fait de victimes ni de dégâts ».

Des sites énergétiques russes sont attaqués par des drones pour la deuxième journée consécutive.

Mardi, une raffinerie de pétrole visée par un drone ukrainien a pris feu dans la zone industrielle de Kstovo, dans la région de Nijni Novgorod, à 800 km de la frontière avec l’Ukraine.

Un autre incendie s’est déclaré mardi dans un complexe de carburant dans la région d’Orel, à environ 160 km de la frontière ukrainienne, également après une attaque de drone.

Mercredi, plus d’une trentaine de drones ont par ailleurs été abattus dans la région de Voronej, l’attaque ayant causé de petits dégâts sur des infrastructures locales, a écrit sur Telegram le gouverneur régional, Alexandre Goussev.

Dans la région de Briansk, huit drones ukrainiens ont été abattus mercredi, selon le gouverneur régional, Alexandre Bogomaz.

Quatre drones ont été abattus dans la matinée dans la région de Koursk, selon le gouverneur régional, Roman Starovoït.

Enfin, six drones ont été abattus dans la région de Belgorod où des lignes électriques ont été endommagées dans plusieurs localités, provoquant des coupures d’électricité, selon le gouverneur régional, Viatcheslav Gladkov.  

Depuis l’été dernier, l’armée ukrainienne a multiplié les attaques de drones contre la Russie, frappant de plus en plus loin dans le territoire russe. Si la plupart des appareils sont abattus, des cibles, notamment énergétiques et industrielles, sont régulièrement touchées.

Le commandant en chef ukrainien reconnaît une situation « difficile » dans l’est

Le commandant en chef ukrainien Oleksandre Syrsky a reconnu mercredi une situation « difficile » sur le front Est où les troupes russes restent à l’offensive, contrairement à d’autres zones où leur activité a « fortement diminué ».

« La situation opérationnelle sur le front de l’Est reste difficile », a déclaré le général Syrsky sur la messagerie Telegram, disant s’être rendu sur le « théâtre d’opérations » dans la zone où il y a « une menace d’avancées russes en profondeur », sans plus de précisions.

« L’ennemi continue de mener des actions offensives, concentrant ses principaux efforts dans les zones de Terny, Ivanivské, Berdytchi, Tonenké, Verbové et Robotyné », a ajouté le général Syrsky, publiant des photos le montrant avec des soldats sur le terrain.

PHOTO VITALII HNIDYI, REUTERS

Un immeuble fortement endommagé par une frappe de drone russe à Soumy, en Ukraine, le 13 mars 2024.

« Dans le même temps, probablement en raison du niveau élevé de pertes, l’activité de l’ennemi dans d’autres zones du front a considérablement diminué », a-t-il ajouté.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déjà assuré lundi, dans une interview à des médias français, que l’avancée de la Russie avait été « stoppée » dans l’Est et que la situation était actuellement « bien meilleure » sur le front qu’il y a trois mois.

Dans la foulée de la prise mi-février de la ville-forteresse d’Avdiïvka, dans l’est de l’Ukraine, après quatre mois de combats acharnés, les forces russes avaient rapidement conquis plusieurs villages à l’ouest de la ville, jusqu’à fin février.

L’armée ukrainienne avait pâti du manque cruel de munitions, faute de livraisons par ses alliés européens et américain, et avait dû se replier sur des positions défensives parfois bâties à la hâte.

Mais depuis début mars, les assauts russes ont semblé ralentir et Moscou a revendiqué seulement la prise du petit village de Nevelské au sud-ouest d’Avdiïvka annoncée mardi.

Le porte-parole de l’armée ukrainienne dans ce secteur a cependant rejeté ces affirmations mercredi. Les déclarations de Moscou « ne correspondent pas à la réalité. Il n’y a aucune raison de dire que le contrôle [ukrainien] sur Nevelské a été perdu », a déclaré à l’AFP ce porte-parole Dmytro Lykhoviy.

« En deux semaines de combats acharnés, l’ennemi a subi des pertes extrêmement élevées. Cependant, toutes les localités qu’il tentait de conquérir restent sous notre contrôle », a pour sa part soutenu le général Syrsky.