(Dublin) Le premier ministre irlandais Leo Varadkar a reconnu sa défaite samedi, alors que deux propositions d’amendements constitutionnels qu’il soutenait ont été rejetées par référendum.

Les amendements qui auraient élargi la définition de la famille et supprimé les mentions sur le rôle de la femme au foyer ont été rejetés dès les premiers décomptes de votes.

M. Varadkar, qui a poussé le vote pour inscrire l’égalité des sexes dans la constitution en supprimant « un langage très démodé » et en essayant de reconnaître les réalités de la vie familiale moderne, a reconnu que les amendements avaient été « globalement rejetés avec un taux de participation respectable ».

PHOTO PETER MORRISON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le premier ministre irlandais Leo Varadkar

Il était de notre responsabilité de convaincre la majorité des gens de voter “Oui” et nous n’y sommes clairement pas parvenus.

Leo Varadkar

Les opposants ont fait valoir que la formulation des changements était mal réfléchie — un argument qui semble avoir gagné du terrain au cours des derniers jours de la campagne. Des électeurs ont admis qu’ils étaient confus par les questions et d’autres craignaient que les changements entraînent des conséquences inattendues.

Certains considéraient que l’Irlande, un pays conservateur, majoritairement catholique, où il était interdit d’avorter ou de se divorcer, progressait vers une société de plus en plus diversifiée et socialement libérale grâce à la tenue de ce référendum.

La proportion de résidents catholiques est passée de 94,9 % en 1961 à 69 % en 2022, selon l’Office central des statistiques.

Cette transformation sociale est reflétée par une série de changements apportés à la Constitution irlandaise, datant de 1937 et rédigée avant que le pays ne soit officiellement connu sous le nom de République d’Irlande en 1949.

Les électeurs irlandais ont légalisé le divorce lors d’un référendum en 1995, soutenu le mariage homosexuel lors d’un vote en 2015 et ont abrogé l’interdiction d’avorter en 2018.

La première question concernait une partie de la constitution qui s’engage à protéger la famille en tant que cellule principale de la société. Les électeurs ont été invités à supprimer la référence au mariage comme base « sur laquelle la famille est fondée » et à la remplacer par une clause stipulant que les familles peuvent être fondées « sur le mariage ou sur d’autres types de relations durables ». S’il avait été adopté, il aurait été le 39e amendement de la Constitution.

Un 40e amendement proposé aurait supprimé une référence stipulant que la place d’une femme au foyer offrait un bien commun qui ne pouvait pas être fourni par l’État ainsi qu’une déclaration mentionnant que les mères ne devraient pas être obligées de travailler par nécessité économique si cela négligeait leurs devoirs à la maison. Il aurait ajouté une clause stipulant que l’État s’efforcera de soutenir « la prestation de soins par les membres d’une famille les uns aux autres ».

Le débat était moins chargé que les débats sur l’avortement et le mariage homosexuel. Les principaux partis politiques irlandais ont tous soutenu les changements, y compris les partenaires centristes de la coalition gouvernementale Fianna Fail et Fine Gael et le plus grand parti d’opposition, le Sinn Fein.