(Kyiv) L’armée ukrainienne, qui peine à trouver des volontaires, a proposé de mobiliser « 450 000 à 500 000 personnes » pour continuer à combattre l’invasion russe, a déclaré mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, tout en précisant qu’il n’avait pas encore pris de décision.

Le commandement militaire « a proposé de mobiliser 450 000 à 500 000 personnes », a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse à Kyiv, ajoutant avoir besoin de « davantage d’arguments soutenant cette idée », car il s’agit d’un « chiffre très important ».

« Lorsque nous parlons de mobilisation, nous devons comprendre que pour un soldat, c’est six civils qui travaillent pour le financer », a-t-il souligné. Or, « comment trouver trois millions de contribuables supplémentaires à partir de janvier ? », a-t-il interrogé face aux journalistes.

Il a ainsi noté qu’une telle mobilisation était dans tous les cas « un sujet très sensible ».

La Russie, elle, a 617 000 soldats en Ukraine, a annoncé jeudi son président Vladimir Poutine, qui a exclu une deuxième vague de mobilisation dans son pays.

Depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022, les hommes de moins de 60 ans, en âge de combattre, ont interdiction de quitter le territoire ukrainien, hormis pour quelques permissions à l’étranger validées par les autorités.

Or après près de deux ans d’une guerre coûteuse en hommes, l’armée ukrainienne peine à trouver de nouvelles recrues pour aller au front et combattre des forces russes de nouveau à l’offensive.

Face au problème, Volodymyr Zelensky a ainsi demandé début décembre au commandement militaire de revoir le système de recrutement.

Mardi, il a ainsi dit envisager d’abaisser l’âge de conscription de 27 à 25 ans.

Interrogé par ailleurs sur la stratégie à venir dans les prochaines semaines de l’armée ukrainienne sur le terrain, le président ukrainien, comme attendu, n’a pas voulu donner de détails.

« Nos prochains plans, nos prochaines étapes, je suis désolé, resteront entre nous pour l’instant », a-t-il déclaré, indiquant seulement qu’un accord devrait être trouvé avec l’état-major « d’ici la fin de l’année » sur la suite des opérations militaires en 2024.

Il est aussi resté évasif sur un potentiel licenciement de son commandant en chef, Valery Zaloujny, avec qui les rapports se seraient tendus ces derniers mois selon des rapports de presse, sur fond d’échec de la contre-offensive estivale des forces de Kyiv.