(Moscou) Un ex-député municipal moscovite, Alexeï Gorinov, condamné à sept ans de prison pour avoir dénoncé l’attaque en Ukraine, a disparu de sa prison, ont signalé vendredi ses soutiens, qui s’inquiètent de la dégradation de son état de santé.

« Les avocats d’Alexeï Gorinov ont essayé toute la semaine d’avoir des informations certaines sur sa santé et sa localisation. Nous pouvons dire qu’Alexeï n’est pas dans la colonie pénitentiaire N° 2 de Pokrov », a déclaré son groupe de soutien.

« Nous supposons et espérons qu’Alexeï Gorinov a été transféré à l’hôpital, car il doit impérativement recevoir des soins en milieu hospitalier », a poursuivi ce groupe, dans un message sur Telegram.

Alexeï Gorinov, 62 ans, purge sa peine à Pokrov, dans la région de Vladimir, à environ 200 km à l’est de Moscou.

Le 8 décembre, toujours selon ses soutiens, l’un de ses avocats avait pu lui rendre visite et avait constaté qu’il était dans un « très mauvais état de santé » et n’avait même plus la force de « se tenir sur une chaise et de parler ».

Ses soutiens soulignent qu’il souffrait alors d’une bronchite, avait « du mal à respirer » et était privé de ses médicaments et de soins, alors qu’il a des difficultés pulmonaires chroniques depuis l’ablation d’une partie d’un de ses poumons au cours d’une opération en 2016.

En juillet 2022, Alexeï Gorinov était devenu le premier opposant à être condamné pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée russe, en vertu d’une nouvelle loi votée quelques semaines plus tôt pour punir ceux dénonçant le conflit.

Depuis, des centaines d’autres personnes, militants reconnus ou anonymes, ont été emprisonnées pour ce même motif. Les principales figures de l’opposition russe sont en prison ou en exil à l’étranger.

Juriste de formation, M. Gorinov avait été arrêté pour avoir condamné l’« agression » de la Russie contre l’Ukraine où « des enfants meurent chaque jour » pendant une réunion de son assemblée municipale de quartier, en mars 2022.

Il est visé depuis cet automne par une autre affaire pénale, passible de cinq ans de prison, dans laquelle il est accusé d’avoir voulu « justifier des actes terroristes » pendant une conversation avec d’autres détenus en prison.