(Kyiv) L’Ukraine a annoncé samedi avoir engagé des poursuites pénales contre le patriarche Kirill, chef de l’Église orthodoxe russe, par contumace, pour avoir « justifié » l’invasion russe de son territoire.

Le patriarche Kirill, fervent partisan du président Vladimir Poutine, a qualifié l’offensive russe contre l’Ukraine de bataille contre les « forces du mal ».

Les autorités ukrainiennes ont indiqué dans un communiqué avoir « recueilli des preuves contre le chef de l’Église orthodoxe russe, Vladimir Gundyaev (connu sous le nom de Kirill) ».

C’est un « membre du cercle restreint des hauts responsables militaires et politiques de Russie et […] l’un des premiers à soutenir publiquement la guerre contre l’Ukraine ».

Kirill a porté atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine en justifiant une agression armée, selon les autorités ukrainiennes.

« Des mesures seront prises pour le traduire en justice pour les crimes commis contre notre État », ont-elles ajouté.

L’Ukraine, pays majoritairement orthodoxe, a coupé ses liens avec les institutions orthodoxes liées à la Russie après le début de la guerre.

En octobre, le parlement ukrainien a voté l’interdiction d’une Église orthodoxe ukrainienne (UOC), liée à Moscou, accusant ses membres de collaborer avec la Russie.

Jadis la plus populaire en Ukraine, cette Église a perdu ses fidèles depuis des années à mesure que le sentiment national ukrainien a gagné en popularité face à l’ex-puissance russe.  

Ce processus s’est accéléré avec la création en 2018 d’une Église orthodoxe ukrainienne indépendante de Moscou.