(Créteil) Un tribunal près de Paris a rejeté mardi la requête d’une association qui voulait permettre au fondateur de WikiLeaks Julian Assange de demander l’asile en France depuis le Royaume-Uni, où il est écroué en vue d’une possible extradition vers les États-Unis.

« La circonstance de sa privation de liberté ne permet pas de faire exception à la règle » en droit français qui exige « la présence de l’individu requérant sur le territoire national ou de l’Union européenne » pour déposer une demande d’asile en France, résume l’ordonnance rendue à Créteil.

Le 9 mars dernier, l’association Robin des Lois avait assigné l’État français en justice pour le contraindre à « mettre en place toutes les mesures nécessaires pour permettre à Julian Assange d’enregistrer au guichet unique sa demande d’asile politique » depuis le Royaume-Uni, rappelle l’ordonnance.   

L’organisation contestait plusieurs articles de lois en vertu desquels un étranger qui demande l’asile doit le faire depuis le territoire français. Selon la requête, ces articles étaient « contraires » au préambule de la Constitution française et à plusieurs conventions internationales.

M. Assange est poursuivi aux États-Unis pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il encourt à ce titre des dizaines d’années en prison.  

Le gouvernement britannique a accepté, en juin 2022, son extradition, mais Julian Assange a fait appel de cette décision.  

Il a été arrêté et incarcéré en 2019 à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, après avoir passé sept ans reclus à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019.