(Kyiv) Sous un beau soleil de fin d’été, le maire de Kyiv, Vitali Klitschko, s’est rendu mardi sur un chantier situé sur une rive du fleuve Dniepr, où des ouvriers s’affairent déjà à préparer l’hiver malgré les difficultés engendrées par la guerre.

« L’été est terminé et nous nous préparons à la saison (quand il va falloir) chauffer. Celle-ci sera difficile », a assuré M. Klitschko, inspectant les travaux de rénovation du réseau de chauffage urbain du quartier de Podil, dans le centre de la capitale ukrainienne.

Selon le responsable, « plus de 60 % des infrastructures (énergétiques) de la ville ont été endommagées » l’an passé, Kyiv ayant été largement visé par une campagne de bombardements incessants de l’armée russe visant à détruire les sites ukrainiens dits « critiques ».

Entre octobre 2022 et mars 2023, la Russie a ainsi pilonné les infrastructures ukrainiennes, provoquant de nombreuses coupures d’électricité, d’eau et de chauffage, plongeant des millions d’Ukrainiens dans le noir et le froid, dans un pays où les températures sont largement négatives l’hiver.

Ces frappes ont depuis disparu côté russe, mais les dégâts ne sont pas anodins : il faut des semaines, voire des mois, aux infrastructures endommagées pour être réparées et être de nouveau opérationnelles.

« Nous disposons d’un financement limité et les travailleurs (du secteur) sont envoyés à l’armée pour défendre notre patrie », explique ainsi Oleksandre Pelypychyne, responsable du réseau de chauffage de l’entreprise locale KyivTeploEnergo.

Sans compter « les alertes aériennes, les missiles », énumère-t-il. « Tout cela perturbe notre travail, bien évidemment », souligne-t-il encore.

Pourtant, les travaux de réparation ont déjà bien avancé. Les autorités municipales ont assuré mi-août que plus de 60 % des infrastructures énergétiques de Kyiv sont prêtes pour cet hiver.

Oleksandre Kouliche, un ouvrier de 62 ans, se dit ainsi fier de son travail : « Je pense qu’(il) sert de contribution à la victoire », dit cet homme à la moustache blanche épaisse. « Car nous (le) faisons pour que la vie puisse continuer », veut-il croire, après plus d’un an et demi d’invasion russe dans le pays.