(Kyiv) Six militaires ukrainiens sont morts dans l’écrasement de deux hélicoptères de combat dans l’est de l’Ukraine, où l’armée de Kyiv mène une contre-offensive face aux forces russes, a annoncé jeudi le Bureau national ukrainien d’enquête (SBI).

« Deux hélicoptères militaires Mi-8 sont tombés lors d’une mission de combat. Six militaires des forces armées ukrainiennes sont morts », a indiqué dans un communiqué le SBI, précisant que l’écrasement s’est produit mardi dans la région de Kramatorsk.

Le SBI ajoute qu’une « attention particulière sera notamment portée à l’étude de l’état technique des hélicoptères et au respect des règles de préparation aux vols. La version du sabotage ou de la destruction d’hélicoptères par l’ennemi sera également étudiée ».

Les hélicoptères ukrainiens MI-8, qui datent de l’époque soviétique, sont utilisés sur le front pour frapper les lignes russes avec des roquettes. Ils volent souvent par deux au ras du sol, avant de s’élever brusquement pour effectuer leur tir, puis de retourner à leur base en volant à nouveau au ras du sol.

Cet accident survient après la mort de trois pilotes ukrainiens dans la collision accidentelle de deux avions d’entraînement au combat L-39, la semaine dernière dans le nord du pays.

La Russie lance des scrutins régionaux dans les territoires ukrainiens occupés

La Russie a lancé jeudi le vote anticipé dans des territoires ukrainiens qu’elle occupe, dans le cadre d’élections organisées dans de nombreuses régions russes prévues le 10 septembre, selon l’agence de presse d’État Tass.

Moscou occupe un peu moins de 20 % du territoire ukrainien : la Crimée, annexée en 2014, ainsi que l’essentiel de la région de Louhansk, et une partie de celles de Donetsk, Zaporijjia et Kherson.

Les scrutins dans ces zones, dénoncés par l’Ukraine, se déroulent en soi le 10 septembre, mais les autorités d’occupation organisent un « vote anticipé » à compter de jeudi dans les régions de Donetsk et Zaporijjia, et à partir du 2 septembre dans celles de Kherson et Louhansk.

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La Russie a lancé jeudi le vote anticipé dans des territoires ukrainiens qu’elle occupe.

Il s’agit d’y désigner des députés régionaux et des élus municipaux.

Malgré de vives condamnations des Occidentaux, la Russie a proclamé l’annexion de ces territoires en septembre 2022 à l’issue de ce que Moscou a présenté comme des « référendums ». La communauté internationale n’en reconnaît pas les résultats.

Près d’un an plus tard, la Russie ne contrôle toujours que partiellement ces régions où les combats font rage.

L’Ukraine mène une vaste contre-offensive le long d’un front de près de 1000 km, et espère notamment une percée dans la zone de Robotyne, dans la région de Zaporijjia.

De nombreuses régions de Russie voteront également le 10 septembre pour désigner des gouverneurs, des parlements régionaux ou encore des conseils municipaux.

Aucune réelle opposition n’est représentée, alors que le régime russe s’est efforcé d’éradiquer toute voix critique, notamment de son offensive contre l’Ukraine.

Les opposants les plus célèbres du pays sont soit en prison, soit en exil.

La reprise de l’accord sur l’exportation des céréales de l’Ukraine est « essentielle » pour la sécurité alimentaire mondiale

La reprise de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes est « essentielle » pour la sécurité alimentaire mondiale et la stabilité de la région de la mer Noire, a affirmé jeudi le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan en visite à Moscou.

« Nous avons réitéré notre conviction que la reprise de l’accord permettra de restaurer la stabilité dans les deux domaines », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse avec son homologue russe Sergei Lavrov.

La Russie avait mis fin en juillet à l’accord par lequel l’Ukraine pouvait exporter ses céréales et menace depuis d’attaquer des navires au départ de l’Ukraine en mer Noire.

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Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov et son homologue turc Hakan Fidan

« Il y a désormais un processus basé sur une meilleure compréhension et réponse par rapport aux demandes de la Russie », a affirmé M. Fidan qui s’est déplacé à Moscou pour préparer la prochaine visite du président turc Recep Tayyip Erdogan en Russie.

Selon les médias turcs, M. Erdogan devrait se rendre le 4 septembre à Sotchi, en Russie, pour discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine de la reprise de l’accord.

L’Ukraine dépend désormais de routes terrestres et d’un port fluvial peu profond, ce qui limite considérablement ses volumes d’exportation de céréales.

La Turquie tente de faire revivre l’accord initial, dans l’espoir de l’utiliser comme tremplin pour des négociations de paix plus larges entre Kyiv et Moscou.