(Tenerife) L’incendie qui ravage depuis le 15 août l’île espagnole de Tenerife, dans le très touristique archipel des Canaries, est « stabilisé », a annoncé jeudi soir le chef du gouvernement régional des Canaries, Fernando Clavijo, lors d’une conférence de presse.  

« Nous pouvons désormais dire que l’incendie est stabilisé, c’est une excellente nouvelle », a expliqué le responsable alors que les flammes ont dévoré un périmètre d’environ 90 kilomètres depuis neuf jours sur une superficie avoisinant les 15 000 hectares.

Les secours ont attendu d’avoir une phase de « contrôle et d’extinction et environ 48 heures après, si le périmètre n’a pas avancé », alors on peut considérer que l’incendie est « stabilisé », a détaillé M. Clavijo.

Cet incendie de forêt, le plus important en Espagne depuis le début de l’année, n’a pas fait de victimes, mais a obligé des milliers de personnes à fuir. Jusqu’à plus de 12 000 personnes au plus fort de la catastrophe, dont la plupart ont déjà été autorisées à rentrer chez elles.

Tenerife ayant une superficie totale de 203 400 hectares, c’est environ 7 % de la superficie de l’île qui a été réduite en cendres.

De nombreuses routes restent toujours coupées sur l’île située au large de la côte nord-ouest de l’Afrique.

« Cela ne signifie pas qu’il ne va pas y avoir de réactivation, a mis en garde Fernando Clavijo ajoutant que tous » les moyens étaient déployés dans un large périmètre de plus de 90 kilomètres pour pouvoir agir immédiatement et étouffer tout type de réactivation qui se produirait.

Les autorités ont souligné qu’un incendie stabilisé était circonscrit et ne s’étendait plus.  

Selon le dernier bilan fourni par les autorités lors de cette conférence de presse, près de 15 000 hectares ont été affectés sur l’île, la plus grande des Canaries, et 115 pompiers et soldats sont à pied d’œuvre pour mener cette bataille contre le feu, aidés par 16 aéronefs.

Incendie « compliqué » 

L’île a vécu des incendies plus importants en termes de surface brûlée, notamment en 2007, mais les conditions météorologiques et la topographie de celui-ci, dans une zone vallonnée, ont fait dire jeudi à Fernando Clavijo que l’archipel faisait face à son incendie « le plus compliqué » depuis 40 ans.

Lors d’une visite à Tenerife lundi, le premier ministre Pedro Sánchez avait annoncé que l’état de catastrophe naturelle serait décrété sur les zones concernées, ce qui déclenchera des subventions d’urgence et des mesures d’aide à la population.  

Il avait aussi assuré que le gouvernement allait « s’engager […] dans les travaux de reconstruction » de l’île, sans toutefois préciser à quelle hauteur sur le plan financier.

L’incendie s’est déclaré après qu’une vague de chaleur s’est abattue sur l’archipel, asséchant de nombreux endroits, ce qui augmente le risque d’incendies de forêt.

Quant à son origine, elle est encore inconnue même si certains responsables locaux avaient évoqué la piste criminelle. La Garde civile (équivalent espagnol de la gendarmerie) des Canaries, jointe par l’AFP, n’a pas confirmé l’hypothèse d’un incendie provoqué intentionnellement.

Les îles Canaries connaissent généralement des températures printanières toute l’année, mais les températures ont récemment grimpé jusqu’à 40 °.

En 2022, 300 000 hectares ont été détruits par plus de 500 incendies en Espagne, un record en Europe, selon le Système européen d’Information sur les Feux de Forêt (Effis).

Depuis le début de l’année en cours, le pays a comptabilisé 340 incendies qui ont ravagé près de 76 000 hectares, selon l’Effis.

D’après les experts, les phénomènes météorologiques extrêmes se sont intensifiés récemment en raison du réchauffement climatique, responsable d’épisodes de canicule et de périodes de sécheresse à la fois plus fréquents, plus longs et plus intenses.  

L’Espagne, qui connaît depuis dimanche sa quatrième canicule de l’été, se trouve en première ligne en Europe face au réchauffement climatique et à ses conséquences.