(Moscou) La Russie a annoncé vendredi avoir abattu deux missiles ukrainiens au-dessus du sud-ouest de son territoire, les débris du premier ayant fait au moins 16 blessés dans leur chute sur une ville proche de la frontière avec l’Ukraine.

« Le régime de Kyiv a mené une attaque terroriste contre des infrastructures résidentielles dans la ville de Taganrog en utilisant un missile de défense aérienne S-200 converti en version de frappe », a déclaré le ministère russe de la Défense sur Telegram.

« Les systèmes de défense antiaérienne russes ont détecté le missile ukrainien et l’ont intercepté en vol », a ajouté le ministère, précisant que les débris « sont tombés sur le territoire de Taganrog ».

Selon les services de secours cités par les agences de presse russes TASS et Ria Novosti, 16 personnes ont été blessées dont 10 hospitalisées, l’une d’entre elles étant dans un état grave.

L’armée russe a ensuite dit avoir abattu un deuxième missile près d’Azov, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Taganrog, sans faire de victimes. « L’épave du missile ukrainien abattu est tombée dans une zone déserte », a-t-elle précisé sur Telegram.

PHOTO REUTERS

Un homme regarde une fenêtre cassée à la suite d’une explosion à Taganrog, le 28 juillet.

L’armée russe a ensuite dit avoir abattu un deuxième missile près d’Azov, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Taganrog, sans faire de victimes. « L’épave du missile ukrainien abattu est tombée dans une zone déserte », a-t-elle précisé sur Telegram.

Taganrog, cité de 250 000 habitants, est située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, sur la route menant au port de Marioupol, occupé par les forces russes à l’issue d’un siège dévastateur en 2022.

Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, plusieurs villes du sud-ouest de la Russie ont connu des accidents meurtriers liés aux activités militaires. Quinze personnes avaient été tuées en octobre à la suite de l’écrasement d’un avion des forces russes à Ieïsk, une localité de la même région.

L’appareil, rempli de carburant, s’était encastré dans une barre d’immeubles avant de prendre feu en embrasant le bâtiment.

Des régions frontalières de l’Ukraine plus au nord-ouest, notamment celle de Belgorod, sont quant à elles régulièrement la cible de bombardements ukrainiens.

Les autorités russes annoncent également fréquemment la destruction de drones ukrainiens. Le ministère de la Défense a ainsi assuré vendredi avoir intercepté un de ces appareils dans la région de Moscou.

Un missile russe frappe un immeuble à Dnipro

Au moins neuf personnes ont été blessées vendredi dans une frappe russe sur la ville de Dnipro dans le centre-est de l’Ukraine, qui a touché un immeuble d’habitation et un bâtiment des services de sécurité, selon les autorités.

PHOTO MINISTÈRE UKRAINIEN DES SITUATIONS D’URGENCE VIA AGENCE FRANCE-PRESSE

Un immeuble touché par la frappe russe à Dnipro

« Actuellement, nous avons connaissance de neuf blessés, dont deux enfants », a indiqué Sergiy Kruk, des services d’urgence d’Ukraine, revoyant à la hausse un précédent bilan de cinq blessés donné par le ministre de l’Intérieur.

Le député ukrainien Oleksandre Bakoumov a souligné sur Telegram que cette cité d’un million d’habitants avant la guerre avait été la cible d’« une attaque de missiles » russe.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui ajouté que le bâtiment des services de sécurité ukrainiens à Dnipro avait également été atteint par cette frappe russe.

« Les missiles russes ont de nouveau semé la terreur », a-t-il commenté sur Telegram, promettant de faire en sorte que la Russie « réponde de ses actes » et soit « punie ».

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et dans les médias ukrainiens montrent les derniers étages d’un complexe résidentiel en partie éventrés et fumants, tandis que la cour est jonchée de débris.

Le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Serguiï Lyssak, a pour sa part évoqué un incendie provoqué sur 100 mètres carrés dans un « bâtiment administratif ».

La chute des débris de l’un d’entre eux a fait au moins 16 blessés, dont un grave, dans la ville de Taganrog, proche de la frontière ukrainienne, ont-elles dit.

Moscou étudie « attentivement » les initiatives africaines

La Russie examine « attentivement » les propositions africaines pour trouver une issue au conflit armé en Ukraine, a affirmé vendredi le président russe, Vladimir Poutine, lors de la session plénière du deuxième Sommet Russie-Afrique organisé à Saint-Pétersbourg.

« Prenons par exemple l’initiative d’une série d’États africains pour régler la crise ukrainienne. C’est un problème grave, nous ne pouvons pas ne pas l’étudier », a déclaré M. Poutine devant plusieurs hauts responsables africains.

PHOTO SERGEI BOBYLEV, ASSOCIATED PRESS

Le président russe Vladimir Poutine a participé au Sommet Russie-Afrique organisé à Saint-Pétersbourg, le 28 juillet.

« Cela signifie beaucoup, car avant, les missions de médiation étaient monopolisées par des pays ayant soi-disant une démocratie avancée. Maintenant l’Afrique est aussi prête à aider à résoudre des problèmes semblant hors de sa zone d’intérêt prioritaire », a-t-il ajouté.

« Nous considérons avec respect vos initiatives et les étudions attentivement », a poursuivi M. Poutine.

Le sommet Russie-Afrique intervient plus d’une semaine après l’expiration de l’accord céréalier qui permettait l’exportation des grains ukrainiens via la mer Noire malgré le conflit avec la Russie, suscitant l’inquiétude des pays africains.

Mi-juin, une délégation africaine s’était rendue en Ukraine, puis en Russie, pour proposer sa médiation dans le conflit en Ukraine, sans toutefois parvenir à des résultats immédiats.

L’Ukraine avait alors rejeté l’offre africaine, estimant qu’elle gèlerait le conflit sans assurer un départ des troupes russes. Le Kremlin avait lui jugé que le plan africain était « très difficile à mettre en œuvre », tout en assurant que M. Poutine avait « manifesté son intérêt pour l’examiner ».

Les propositions de paix africaines prévoyaient notamment une « désescalade des deux côtés », la « reconnaissance de la souveraineté » des pays telle que reconnue par l’ONU et des « garanties de sécurité » pour toutes les parties.