(Londres) Le gouvernement britannique a réfuté vendredi que la très controversée barge sur laquelle il compte héberger des migrants arrivés illégalement soit une « prison flottante », assurant que les demandeurs d’asile qui y logeront garderaient une certaine liberté de mouvement.

Au nom des promesses réalisées au moment du Brexit et face aux nombreuses arrivées de réfugiés par la Manche, l’exécutif conservateur mené par Rishi Sunak a fait de la lutte contre l’immigration illégale une priorité.

Pour réduire le coût des hébergements proposés actuellement en hôtels, il a notamment décidé de faire appel à une barge amarrée à quai au port anglais de Portland, sur les côtes de la Manche.

Le Bibby Stockholm est arrivé cette semaine à destination. Il est censé héberger environ 500 hommes pendant l’examen de leur demande d’asile, mais a été critiqué comme « cruel » ou violant la « dignité » des réfugiés par des organisations de défense des réfugiés ou des droits de la personne.

Alors que les premiers migrants doivent y entrer la semaine prochaine, le ministère de l’Intérieur a montré les lieux à la presse, avec des cabines comprenant des lits superposés, des espaces communs pour regarder la télévision, une salle de gym et des ordinateurs à disposition.

« Ce n’est pas une prison flottante » a assuré Leanne Palk, chargée des hébergements au Home Office. « Les gens peuvent circuler comme ils veulent, mais nous avons une clôture sécurisée pour qu’ils ne s’aventurent pas dans le port », a-t-elle ajouté, évoquant la nécessité d’assurer « la sécurité » des migrants.

Elle a estimé qu’ils ne partiraient probablement pas, car leur demande d’asile serait en cours d’examen.

Sur les lieux seront présents une équipe de 60 personnels pour l’entretien et la préparation de repas. 18 agents de sécurité garderont les lieux. Un bus leur permettra de rejoindre la ville voisine.

Des activités leur seront proposées, comme jouer au football ou des randonnées dans le Dorset environnant.

L’amarrage de la barge à Portland a été marqué par des manifestations et les projets du gouvernement d’héberger des migrants dans des bases militaires ou d’autres sites se heurtent à l’hostilité des riverains et collectivités concernées.

Selon la presse britannique, des bateaux de croisière mobilisés ont dû être renvoyés faute de leur trouver un port d’attache.

En 2022, plus de 45 000 migrants ont traversé la Manche, surtout depuis la France, à bord de petites embarcations, un record. Ils sont quelque 14 000 à avoir fait la dangereuse traversée depuis le début de l’année. Au premier trimestre, il s’agissait principalement d’Afghans.