(Paris) La reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris se déroule assez rondement pour permettre comme prévu sa réouverture aux visiteurs et aux fidèles fin 2024, moins de six ans après l’incendie qui a ravagé son toit, ont assuré lundi des responsables.

La flèche emblématique de la cathédrale, qui s’était effondrée de façon dramatique dans l’incendie, va progressivement réapparaître au-dessus du monument parisien cette année, signal fort de sa renaissance, a déclaré le grand responsable de ce projet colossal, le général d’armée Jean-Louis Georgelin.

La reconstruction elle-même a commencé l’année dernière, après plus de deux ans de travaux préparatoires afin de rendre le monument suffisamment stable pour que les artisans puissent commencer en toute sécurité.

PHOTO JOEL SAGET, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Les autorités ont fait le choix de reconstruire à l’identique ce monument du XIIe siècle, chef-d’œuvre de l’architecture gothique. On reconstruira donc la flèche de 93 mètres ajoutée au XIXe siècle par l’architecte Viollet-le-Duc.

En attendant, une exposition intitulée Notre-Dame de Paris : au cœur du chantier s’ouvre aux visiteurs dès mardi sous le parvis de la cathédrale. Accessible gratuitement, elle met en lumière les opérations en cours sur le chantier ainsi que le savoir-faire et les compétences des ouvriers et artisans. L’exposition présente également des vestiges de l’incendie et des œuvres d’art de la cathédrale.

Le général Georgelin a déclaré que Notre-Dame rouvrira en décembre 2024, conformément à l’objectif fixé par le président Emmanuel Macron juste après l’incendie – mais juste un petit peu trop tard pour les Jeux olympiques prévus l’été précédent.

La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a toutefois précisé à l’Associated Press que toute la rénovation ne sera pas alors terminée : il y aura encore des travaux de rénovation en cours en 2025, a-t-elle souligné.

En attendant, la nouvelle exposition permettra aux touristes, y compris ceux venus pour les Jeux olympiques d’été, de vivre ce que pourrait être cette expérience de visiter Notre-Dame d’une toute nouvelle manière, a déclaré la ministre Abdul-Malak. En plus de la visite gratuite, un spectacle de réalité virtuelle permettra aux visiteurs payants de se plonger dans l’histoire de la cathédrale.

Chaque jour, dans la capitale et à travers la France, environ un millier de personnes travaillent pour la reconstruction de Notre-Dame, a déclaré le général Georgelin. « Nous avons beaucoup de travaux différents à réaliser : la charpente, la peinture, les pierres, la voûte, l’orgue, le vitrail, et ainsi de suite. »

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Philippe Jost, directeur général de l’agence gouvernementale chargée de la reconstruction, a souligné que le résultat sera fidèle à l’architecture d’origine, à la fois parce qu’on s’en tient aux formes disparues de la cathédrale et parce qu’on s’en tient aussi aux matériaux et aux méthodes de construction de l’époque médiévale.

« Nous ne faisons pas de voûtes en béton qui ressemblent à de la pierre : nous faisons des voûtes en pierre, que nous reconstruisons telles qu’elles ont été construites au Moyen Âge », a assuré M. Jost. Il ajoute que la charpente du toit sera aussi en poutres de chêne, comme elle l’était initialement.