(Marseille) L’ONG SOS Méditerranée a porté plainte contre X face au « déferlement de haine » et aux menaces de mort qui ont suivi le débarquement en France en novembre d’environ 230 migrants secourus par l’Ocean Viking, son navire-ambulance.

Cette plainte, en date du 30 janvier, a été déposée au parquet de Marseille, la ville du sud de la France où l’association a son siège, a-t-elle précisé dans un communiqué mardi.

« Des propos dénigrants et diffamants » tenus notamment par des personnalités politiques ont également fait l’objet d’un signalement au parquet, « afin de dénoncer le climat délétère dont notre association est victime », ajoute-t-elle.

En octobre, l’Italie, où le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni venait d’arriver au pouvoir, avait refusé le débarquement des migrants secourus par l’Ocean Viking. La France avait finalement donné son feu vert au débarquement à Toulon, après 21 jours en mer.  

« Pendant le blocage du navire et après son débarquement, l’association SOS Méditerranée et ses équipes [ont été] la cible d’un déversement de violence et de haine par courriers, courriels et sur les réseaux sociaux », détaillent ses avocats, dans la plainte que l’AFP a pu consulter.

« Ces propos particulièrement violents ont préjudicié l’ensemble des salariés, en mer comme sur terre, menacés dans leur intégrité physique », ajoutent-ils, insistant sur le « traumatisme collectif » encore vif au sein d’une association déjà ciblée par le passé.

« Sauver des vies en mer n’est pas un combat politique », mais « une obligation légale et morale », rappelle l’ONG.

En 2018, des militants du groupe d’extrême droite Génération identitaire avaient mené une opération « commando » au siège de l’association. Pour cette action, deux de ses membres ont été condamnés à des peines de prison ferme en octobre.

Contacté par l’AFP, le parquet de Marseille n’était pas joignable dans l’immédiat pour indiquer si d’éventuelles suites judiciaires avaient déjà été données.