(Pristina) Les autorités kosovares ont annoncé mercredi avoir signé une demande officielle d’obtention du statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne, un processus laborieux compliqué davantage par les relations exécrables entre Pristina et Belgrade.

Le premier ministre Albin Kurti, la présidente Vjosa Osmani et le président du Parlement Glauk Konjufca ont signé ces documents en vue de les soumettre avant la fin de la semaine à la République tchèque qui exerce la présidence tournante de l’UE.

« C’est un moment historique pour notre pays qui vise à ouvrir un nouveau chapitre pour notre État et notre société », a déclaré Albin Kurti.

Les six pays des Balkans occidentaux en sont à des stades très divers sur la voie de l’intégration à l’UE qui a reconnu mardi le statut de candidat à la Bosnie.  

Une éventuelle reconnaissance du statut de candidat du Kosovo ne serait que le début d’un long processus, compliqué par le fait que l’indépendance du territoire proclamée par Pristina en 2008 n’est toujours pas reconnue par Belgrade ni par cinq pays membres de l’UE.

La question de la normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie, qui est candidate pour sa part depuis 2012, représente un obstacle majeur à l’intégration européenne des deux anciens ennemis. Les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise depuis des années.

L’Union européenne a réaffirmé récemment lors d’un sommet à Tirana son attachement au processus d’élargissement en faveur des Balkans occidentaux alors que la guerre menée par la Russie en Ukraine souligne l’importance pour les Européens de stabiliser cette région fragile. Toutefois, l’adhésion effective de ces pays reste une perspective encore lointaine.  

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le Kosovo s’est rangé résolument du côté de l’Occident tandis que la Serbie joue un délicat numéro d’équilibriste entre est et ouest, condamnant l’invasion russe à l’ONU, mais refusant de s’aligner sur les sanctions occidentales contre Moscou.