(Paris) Le trafic ferroviaire est fortement perturbé en France en raison d’une grève des contrôleurs qui contraint la compagnie nationale à annuler 60 % de ses trains vendredi et ce week-end, un mouvement qui pourrait être reconduit lors des fêtes de fin d’année.

La SNCF prévoit ainsi, de vendredi à dimanche, entre 1 train sur 2 et 1 sur 4 sur le réseau grande vitesse TGV et 1 sur 2 sur le réseau interrégional classique (Intercités), ainsi que l’annulation de tous les trains de nuit.

À l’international, la compagnie prévoit un trafic normal pour Eurostar vers la Grande-Bretagne et Thalys (Belgique, Pays-Bas, Allemagne), 1 TGV sur 3 vers la Suisse, 1 sur 2 vers l’Allemagne, 1 sur 3 vers l’Italie et aucune circulation vers l’Espagne.

« Au total, on est plus de 80 % à être en grève », a assuré à l’AFP Nicolas Limon, un des six membres fondateurs du Collectif national ASCT (CNA), lancé en septembre sur Facebook en dehors de tout cadre syndical et qui compte aujourd’hui près de 3000 membres.  

Selon une source proche de la direction, 42 % des chefs de bord étaient en grève vendredi, un chiffre qui devrait monter dans le week-end.

Une « reprise progressive » est envisagée lundi, avec 3 trains sur 4 vers tous les axes TGV.

Ce mouvement social porte sur des revendications salariales, le déroulement des carrières et, globalement, une plus grande reconnaissance des spécificités de la fonction des quelque 10 000 chefs de bord (contrôleurs) de la SNCF qui ont une fonction essentielle en matière de sécurité de la circulation et des voyageurs.

Ces chefs de bord, sans qui les trains ne peuvent pas partir, ont d’ores et déjà déposé des préavis de grève pour les week-ends de Noël et du jour de l’An.

La direction de la SNCF a regretté le maintien de ce mouvement « alors que des mesures concrètes » ont été présentées aux syndicats. Les organisations grévistes ont de leur côté déploré déploré n’avoir obtenu que « des miettes ».

« C’est une grève qu’on n’a pas vue arriver, ni nous ni les syndicats », a reconnu jeudi le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, lors d’une conférence organisée par le magazine Challenges.

« On n’est pas considérés comme des personnels roulants alors qu’on travaille trois week-ends par mois et qu’on ne dort pas chez nous dix soirs dans le mois », explique Nicolas Limon.