(Moscou) Les députés russes ont approuvé jeudi les amendements à la loi autorisant la mobilisation des anciens détenus qui ont été condamnés pour des crimes graves, qui pourront désormais être envoyés combattre en Ukraine.

Il s’agit notamment des personnes qui sont sorties de prison il y a moins de huit ans (pour « crimes graves ») ou il y a moins de dix ans (pour les « crimes particulièrement graves »).

Jusqu’ici, la loi sur la mobilisation décrétée en septembre par le président Vladimir Poutine interdisait de recruter ce type d’ex-détenus.

Désormais, seuls ceux qui ont été condamnés pour pédophilie, prise d’otage ou attentat, trafic de matériaux radioactifs, espionnage ou haute trahison ne pourront pas être mobilisés, selon les amendements votés jeudi par la Douma, chambre basse du Parlement russe.

Les députés ont également voté jeudi la loi réglementant le statut de volontaires censés « assister les forces armées » lors des conflits armés ou opérations antiterroristes, dans le pays et en dehors de ses frontières.

Selon cette loi, ils auront notamment « le même statut que les militaires contractuels ». « C’est juste : ils défendent notre pays », a souligné le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, dans un communiqué.

La mobilisation a été décrétée en Russie après une série de revers pour les forces de Moscou en Ukraine et a permis de recruter plus de 230 000 personnes, selon le décompte des autorités.

Elle a aussi suscité des manifestations de protestation dans certaines régions et poussé des dizaines de milliers de Russes à quitter précipitamment le pays pour éviter un enrôlement.

De multiples cas de mobilisation par erreur d’hommes non éligibles – des étudiants, des personnes trop âgées ou malades – ont aussi été signalés, Vladimir Poutine ayant reconnu lui-même des « erreurs ».