(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a accusé vendredi les Anglo-Saxons d’être à l’origine des « explosions » qui ont provoqué des fuites importantes dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe.

« En organisant des explosions sur les gazoducs internationaux qui longent le fond de la mer Baltique, ils ont en réalité commencé à détruire l’infrastructure énergétique européenne », a fustigé Vladimir Poutine lors d’un discours au Kremlin, imputant ce « sabotage » aux « Anglo-saxons ».

Selon le président russe, les États-Unis « font pression » sur les pays européens pour qu’ils coupent complètement leur approvisionnement en gaz russe « afin de s’emparer (eux-mêmes) du marché européen ».

Peu après, les déclarations de M. Poutine, le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a toutefois affirmé n’avoir pas d’éléments pour l’heure sur un supposé sabotage impliquant des « services spéciaux » occidentaux.

« Nous n’avons pas de telles informations, mais nous avons des informations sur le fait qu’ils (des services occidentaux, NDLR) ont déjà fait ça auparavant », a-t-il déclaré, vendredi soir, sur la chaîne de télévision publique russe Rossia-1.  

Avant le début du conflit avec l’Ukraine fin février, le gaz russe représentait 40 % des livraisons annuelles de gaz à l’Union européenne, un chiffre qui est tombé à 9 % début septembre selon Bruxelles.

Jeudi, Vladimir Poutine avait déjà dénoncé auprès de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan les attaques présumées ayant visé Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, un « acte de terrorisme international » selon lui.

Le Kremlin avait aussi dit suspecter « l’implication » d’un État dans les quatre fuites détectées, sans toutefois nommer un pays en particulier.

Elle-même soupçonnée d’être à l’origine des fuites, la Russie avait contre-attaqué dès mercredi, pointant du doigt les États-Unis et en obtenant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU vendredi. Washington a dénoncé en retour une nouvelle opération de « désinformation » de Moscou.

Le gaz devrait continuer de s’échapper vers l’atmosphère encore plusieurs jours jusqu’à ce que les deux gazoducs, Nord Stream 1 et 2, se vident.

Selon la Suède et le Danemark, les fuites sont dues à des explosions sous-marines correspondant « à des centaines de kilos de TNT », ont-ils indiqué vendredi dans un rapport officiel remis aux Nations unies.