(Helsinki) Avec environ 17 000 entrées, les gardes-frontières finlandais ont annoncé lundi avoir enregistré le week-end le plus chargé de l’année concernant des entrées de Russes, deux fois plus nombreuses depuis l’annonce de la mobilisation « partielle » de Moscou pour la guerre en Ukraine.  

« Ce week-end a été le plus chargé de l’année en termes de trafic depuis la frontière est », a déclaré à l’AFP Mert Sasioglu, un responsable de l’autorité frontalière.

Samedi, 8572 Russes sont entrés en Finlande via la frontière terrestre - pour 4199 sorties vers la Russie, et 8314 dimanche - pour 5068 sorties, selon les statistiques publiées lundi.

Pour M. Sasioglu, « le niveau est environ le double de ce qu’il était il y a une semaine », avant l’ordre de mobilisation annoncé mercredi par le président russe Vladimir Poutine.

« La raison principale est la mobilisation », estime le responsable des gardes-frontières, même si le nombre de passages reste inférieur à celui enregistré avant la pandémie de COVID-19.

La fin de semaine est traditionnellement la période qui voit le plus de trafic aux postes frontaliers, dont le plus fréquenté se situe à Vaalima, à mi-chemin entre la capitale finlandaise Helsinki et la métropole russe de Saint-Pétersbourg.

La Norvège, qui n’est pas membre de l’Union européenne, mais appartient à l’espace Schengen, a de son côté enregistré une légère hausse des passages en provenance de Russie à son poste-frontière de Storskog dans le Grand Nord.

« Nous […] voyons que le nombre d’hommes russes qui arrivent avec un visa Schengen a augmenté et représente l’essentiel de l’augmentation la semaine dernière », a indiqué un responsable de la police régionale, Sølve Solheim, dans un communiqué.

Dimanche, 243 personnes sont entrées en Norvège, dont 167 munies d’un visa Schengen, et 91 sont reparties en Russie, selon la police.  

Celle-ci souligne aussi que ces chiffres sont inférieurs à la période pré-COVID-19, mais elle dit s’attendre à une possible nouvelle hausse cette semaine.

D’autres pays comme la Géorgie ou la Turquie sont confrontés à des hausses des entrées de Russes ces derniers jours.

La Finlande a annoncé vendredi qu’elle allait « significativement restreindre » dans « les prochains jours » l’accès des Russes au pays nordique, déjà devenu un lieu de transit cet été vers le reste de l’Europe.

Les citoyens russes dotés d’un visa Schengen européen de tourisme, même valide, vont être sous peu refoulés à la frontière, même quand le visa est émis par un autre pays que la Finlande.

Les gardes-frontières se sont dits prêts à appliquer la mesure « en une journée », M. Sasioglu se préparant à des « évolutions difficiles » dans un futur proche.

« Avec les restrictions, il est possible que les tentatives de franchissement illégal augmentent », a-t-il souligné.

Quatre personnes suspectées de vouloir franchir la frontière illégalement ont été interpellées samedi - toutes ont demandé l’asile, selon les autorités finlandaises.

Au début de l’été, la levée des restrictions anti-COVID-19 côté russe comme finlandais s’était traduite par une forte hausse des passages de Russes via la Finlande, à la frontière ou via l’aéroport d’Helsinki.

La présence parmi ceux-ci de nombreux vacanciers munis de visas européens se servant du pays comme escale pour voyager ailleurs dans l’Union européenne avait déclenché une polémique et poussé l’exécutif à adopter de premières restrictions.