(Kyiv) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié de « dégoûtant » le fait que l’ex-chancelier allemand Gerhard Schroeder, proche de Vladimir Poutine, ait évoqué « une solution négociée » voulue, selon lui, par la Russie dans la guerre en Ukraine.  

La Russie « active divers émissaires avec des thèses selon lesquelles l’État terroriste voudrait des négociations », a déclaré le président ukrainien dans son adresse vidéo quotidienne dans une apparente allusion à Gerhard Schroeder sans le citer nommément.  

« Si la Russie voulait vraiment la fin de la guerre, elle n’aurait pas déployé ses réserves dans le sud de l’Ukraine et n’aurait pas commis d’assassinats de masse sur le territoire ukrainien », a-t-il poursuivi.  

« C’est tout simplement dégoûtant que d’anciens dirigeants d’États puissants aux valeurs européennes travaillent pour la Russie, qui se bat contre ces valeurs », a-t-il conclu.  

Le président ukrainien réagissait aux déclarations de M. Schroeder qui a dit aux médias allemands dans une interview publiée mercredi : « La bonne nouvelle est que le Kremlin veut une solution négociée ».  

Il précise avoir rencontré la semaine dernière le président Vladimir Poutine au cours de sa visite à Moscou.  

Selon lui, l’accord sur l’exportation des céréales conclu à Istanbul est un premier succès et « peut-être que cela pourra lentement s’étendre à une trêve ».

Depuis l’invasion de l’Ukraine en février, l’ancien chancelier est sous pression en Allemagne pour rompre ses liens avec Poutine et avec les géants russes de l’énergie.  

PHOTO FABRIZIO BENSCH, ARCHIVES REUTERS

L’ex-chancelier allemand Gerhard Schroeder

Le chancelier allemand Olaf Scholz, qui, comme Schroeder, vient du Parti social-démocrate, a exhorté à plusieurs reprises l’ancien dirigeant à renoncer à ses emplois en Russie.

En mai, le Parlement allemand a décidé de priver Schroeder des avantages, y compris un bureau et du personnel rémunéré qui lui étaient accordés en tant qu’ancien chancelier.  

Schroeder, chancelier allemand de 1998 à 2005, a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie comme étant injustifié, mais a déclaré que le dialogue devait se poursuivre avec Moscou.