Des morts, des records de température et des milliers d’hectares de forêt brûlés : une vague de chaleur intense frappe l’ouest de l’Europe depuis la semaine dernière.

Près de la moitié du territoire de l’Union européenne (UE) est soumise à un risque de sécheresse alors que les précipitations se font rares depuis les dernières semaines, a prévenu lundi la Commission européenne. Environ 46 % du territoire souffre d’un déficit important d’humidité au sol, indique un rapport du Service de recherches scientifiques de la Commission ; 11 % des terres de l’UE sont en état d’alerte en raison du manque d’eau qui a gravement fragilisé les cultures et la végétation.

Chaleur anormale au Royaume-Uni

Le mercure devrait grimper jusqu’à 40 °C ce mardi pour la toute première fois de l’histoire du Royaume-Uni, selon le Met Office, le service météorologique britannique. En 2019, le pays a battu son record de chaleur de 1990 avec une température qui s’élevait à 38,7 °C dans le Jardin botanique de l’Université de Cambridge.

Lundi, la température a atteint 37,1 °C dans le pays de Galles, une chaleur jamais recensée auparavant dans la région, indique le Met Office.

« Ce n’est pas anormal d’observer une vague de chaleur à 40 °C en Australie. Toutefois, ce phénomène dans les îles Britanniques est complètement hors norme », affirme le professeur Alejandro Di Luca, expert en climatologie et météorologie à l’Université du Québec à Montréal.

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Une femme bloque le soleil avec son éventail, à Londres, où le mercure a atteint 37,5 °C lundi.

Cette vague de chaleur s’explique notamment par la présence d’un système météorologique anticyclonique. Il s’agit d’un phénomène de haute pression qui produit très peu de nuages, donc qui augmente le rayonnement solaire, explique Alejandro Di Luca. Ces systèmes sont portés à s’installer plusieurs jours, et bien qu’ils soient naturels, les changements climatiques accentuent leur intensité, ajoute-t-il.

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Températures moyennes du 16 au 18 juillet

La France enflammée

Les incendies de forêt continuent de ravager le sud-ouest de la France, alors que le feu a repris de l’ampleur mardi dernier en raison des vents et de la chaleur extrême. Quelque 16 000 personnes ont été évacuées lundi en Gironde pour fuir les flammes qui ont ravagé près de 17 000 hectares de forêt. À Landiras, 8000 personnes ont quitté leur foyer lundi pour échapper à un autre incendie qui a déjà dévoré plus de 12 000 hectares de végétation.

« Les troncs de pins de 40 ans éclatent », a révélé à l’AFP Marc Vermeulen, directeur des pompiers de Gironde.

Fabienne Buccio, préfète de Gironde, recense un total de 32 000 évacuations préventives dans la région. « Nous avons évacué lundi autant de gens que lors des six jours précédents », a-t-elle indiqué à l’AFP.

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À l’extérieur d’une pharmacie de Nantes, un panneau indiquait une température de 42 °C lundi.

Quinze départements de l’ouest de la France sont sous « vigilance absolue » en raison de la canicule, indique Météo France.

Des records de chaleur ont été battus ou égalés dans plusieurs régions de l’Hexagone. Le mercure a atteint 42 °C à Nantes, 42,4 °C dans le village de Cazaux et 42,6 °C dans la commune de Biscarosse.

« On devrait s’inquiéter d’observer des chaleurs extrêmes à de si hautes latitudes », relève Chris Funk, directeur du Centre d’aléas climatiques de l’Université de la Californie à Santa Barbara.

L’exposition à des chaleurs extrêmes pendant une longue période empêche le corps de se refroidir adéquatement et peut générer des problèmes de santé à long terme, notamment sur la croissance des enfants et des fœtus, explique le spécialiste, en entrevue.

Paris a instauré son « plan canicule » pour assurer la sécurité de ses résidants alors que la température ressentie dans la capitale devrait s’élever à 40 ce mardi, selon Météo France. Quelque 10 000 personnes identifiées comme vulnérables seront contactées par des médecins bénévoles pour évaluer leur état de santé, a confirmé la mairie de Paris.

La péninsule ibérique durement touchée

La péninsule ibérique est la proie d’importants incendies de forêt depuis la semaine dernière. Plus de 30 incendies ont brûlé 22 000 hectares de végétation en Espagne et une température de 47 °C a été relevée dans le nord du Portugal.

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Un hélicoptère bombardier lâche de l’eau sur un incendie de forêt au nord de Barcelone, en Espagne.

Les chaleurs extrêmes semblent monter vers la Grande-Bretagne. Toutefois, 800 pompiers luttaient encore contre quatre incendies majeurs dans le nord du Portugal lundi. Ces incendies de forêt ont fait en dix jours quatre morts et cinq blessés. Près de 44 000 hectares de végétation ont flambé dans le pays en 2022, selon l’Institut pour la conservation de la nature et des forêts.

L’Espagne annonçait lundi une deuxième personne morte en travaillant en raison de la chaleur. Un homme d’une cinquantaine d’années est mort dans la nuit de vendredi à samedi, à la suite d’un coup de chaleur survenu sur son lieu de travail à Madrid. Quand les secours sont arrivés, la température corporelle du quinquagénaire s’élevait à 42,9 °C.

L’Espagne recense actuellement 237 personnes mortes en raison de la chaleur entre le 10 et le 14 juillet, selon l’Institut espagnol Carlos III. Le bilan total des décès causés par la chaleur dans la péninsule ibérique s’élevait à 748 lundi.

Avec l’Agence France-Presse

En savoir plus
  • + 0,32 °C
    La température moyenne mondiale pour juin 2022 était de 0,32 °C supérieure à la moyenne de 1991-2020.
    source : Service Copernicus concernant le changement climatique
    + 1,6 °C
    Le mois de juin a été au deuxième rang des mois de juin les plus chauds jamais enregistrés en Europe, avec 1,6 °C au-dessus de la moyenne.
    source : Service Copernicus concernant le changement climatique