(Madrid) La populaire ministre espagnole du Travail, Yolanda Diaz, a lancé vendredi un « mouvement citoyen », sur la gauche de l’échiquier politique, avant les législatives prévues pour fin 2023, promettant une nouvelle façon de faire de la politique.  

Mme Diaz a annoncé qu’elle participerait à une tournée nationale destinée à recueillir des idées sur ce que les gens veulent pour l’Espagne et déciderait ensuite si cette nouvelle formation se présenterait aux prochaines élections avec elle aux commandes.

« Dans ce mouvement citoyen, je ne suis qu’une pièce de plus. Vous en êtes les protagonistes et si vous le souhaitez, je me joindrai à vous », a-t-elle lâché devant environ 5000 personnes réunies dans un centre culturel madrilène.  

La ministre a expliqué que cette nouvelle formation baptisée « Sumar » , qui signifie « ajouter » en espagnol, chercherait « un nouveau contrat social » et œuvrerait à mettre fin à la politique de « confrontation » .

La politique devrait consister à « tendre la main, puis à être en mesure de parvenir à des accords qui changent la vie des gens », a-t-elle ajouté.  

Mme Diaz représente actuellement le parti de gauche Podemos, le partenaire minoritaire du gouvernement de coalition du premier ministre socialiste Pedro Sanchez.  

Les sondages montrent systématiquement qu’elle est, parmi l’ensemble des hommes et des femmes politiques, la plus populaire d’Espagne.  

En tant que ministre du Travail, elle a été la responsable d’une récente réforme du travail créditée d’avoir entraîné une forte baisse du nombre des contrats de travail temporaires.  

Elle a également supervisé au plus fort de la pandémie de COVID-19 un généreux système qui garantissait aux gens un revenu même lorsque des pans entiers de l’économie étaient à l’arrêt en raison des confinements.

Le lancement de ce nouveau mouvement politique intervient à un moment où à la fois les socialistes et Podemos ont chuté dans les sondages, l’Espagne étant en proie à une inflation élevée, comme c’est le cas dans le reste de l’Europe.  

Le principal parti d’opposition, le Parti populaire (PP, conservateur), a dépassé les socialistes en tant que parti le plus populaire d’Espagne, selon un sondage paru lundi dans le quotidien El Pais.  

Le PP, qui s’est choisi en avril un nouveau dirigeant, un modéré, avait le soutien de 27,4 % des Espagnols, devant le Parti socialiste, à 26,3 %.  

Podemos était à la quatrième place, derrière le parti d’extrême droite Vox.  

Le mois dernier, le PP a obtenu une écrasante victoire dans une élection régionale en Andalousie, un ancien bastion socialiste, y remportant la majorité absolue des sièges. Il gouvernera désormais seul, pour la première fois, cette région méridionale, la plus peuplée d’Espagne.