Guerre en Ukraine, jour 102 Poutine hausse le ton

La capitale de l’Ukraine a été la cible de nouveaux bombardements, dimanche, les premiers depuis la fin du mois d’avril, au moment où le président russe Vladimir Poutine hausse le ton face aux promesses de livraisons plus soutenues d’armes en provenance de l’Occident.

Le Royaume-Uni fournira des armes

Dans la foulée des États-Unis, le Royaume-Uni a annoncé lundi matin qu’il fournira à l’Ukraine des lance-roquettes d’une portée de 80 kilomètres pour faire face à l’offensive russe. Les Ukrainiens seront ainsi en mesure de répliquer aux tirs russes dans l’est du pays, où se concentre dorénavant le conflit.

« Au fur et à mesure que les attaques de la Russie changent, notre soutien à l’Ukraine doit lui aussi changer », a estimé le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace. « Si la communauté internationale maintient son soutien, l’Ukraine peut gagner », a-t-il également affirmé.

Cette décision a été prise en « étroite coordination » avec les autorités américaines, a-t-on indiqué, ces dernières ayant annoncé la semaine dernière la fourniture d’armes semblables.

Soucieux d’éviter que les États-Unis soient considérés comme des participants actifs au conflit, le président américain Joe Biden a toutefois exclu de livrer à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes à longue portée qui pourraient atteindre la Russie, malgré les demandes répétées de Kyiv pour obtenir de telles armes.

L’Espagne pourrait elle aussi fournir des armes, des missiles antiaériens et 40 chars Leopard 2 A4 à l’Ukraine, selon un article du quotidien El País publié dimanche. Le ministre de la Défense espagnol n’a toutefois pas commenté la nouvelle.

De nouvelles cibles « pas encore frappées »

En réplique, le président russe, Vladimir Poutine, a prévenu dimanche que Moscou viserait de nouvelles cibles « pas encore frappées » si les Occidentaux en venaient à fournir des missiles de longue portée à l’Ukraine.

Selon lui, les livraisons actuelles d’armes visent d’ailleurs à « prolonger le conflit ». Bien qu’il n’ait pas précisé quelles étaient ces nouvelles cibles, la capitale de l’Ukraine, Kyiv, a été le théâtre de nouvelles attaques aériennes dimanche, les premières depuis la visite du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le 28 avril dernier.

Un atelier de réparation de trains a notamment été ciblé et un hangar servant à réparer des chars pourrait lui aussi avoir été touché, selon des informations rapportées par l’Associated Press.

Sievierodonetsk chèrement disputé

Pendant ce temps, plus à l’est, l’Ukraine a assuré dimanche que son armée contrôlait la « moitié » de Sievierodonetsk, ville-clé de l’actuel épicentre des combats acharnés dans la région du Donbass.

Gouverneur de la région de Louhansk, sous-région du Donbass où se trouve Sievierodonetsk, Serguiï Gaïdaï a toutefois dit s’attendre à une contre-attaque majeure des troupes russes dans les prochains jours.

Ce centre industriel est la plus grande agglomération encore aux mains des Ukrainiens dans la région de Louhansk, où l’armée russe concentre son offensive ces dernières semaines après s’être retirée ou avoir été chassée d’autres parties du territoire ukrainien, notamment des environs de la capitale.

Après avoir été dans un premier temps repoussés par une offensive russe sur Sievierodonetsk, les Ukrainiens y ont repris du terrain.

Le ministère russe de la Défense a affirmé de son côté samedi que les troupes ukrainiennes, « ayant subi des pertes critiques dans les combats pour Sievierodonetsk (jusqu’à 90 % dans plusieurs unités) », se retiraient vers la ville voisine Lyssytchansk.

Soccer : une dure défaite

La défaite en match de qualification de l’équipe nationale de soccer ukrainienne contre le pays de Galles a fait d’autant plus mal qu’elle survient au moment où le pays aurait bien pris une bonne nouvelle, si rare dans le pays ravagé par la guerre.

Rappelons que les bleu et jaune avaient apporté mercredi un peu de fierté à leur patrie en battant l’Écosse 3-1 lors de leur premier match depuis l’invasion russe. Ils étaient alors aux portes d’une deuxième participation à une Coupe du monde, après celle de 2006.

Il y a « beaucoup de déception. Beaucoup de gens voulaient cette victoire, le peuple ukrainien avait vraiment besoin de cette victoire », a déclaré un informaticien de 32 ans, Pavlo, depuis un bar de Kyiv, quelques minutes après le coup de sifflet final.

Avec l’Agence France-Presse, The Guardian et l’Associated Press