(Sarajevo) L’Occident doit s’assurer que le président russe Vladimir Poutine perde la guerre en Ukraine et continuer à soutenir Kyiv sans faiblir, a déclaré jeudi la cheffe de la diplomatie britannique.

« Il ne faut offrir aucun compromis ou apaisement à Poutine », a déclaré Liz Truss à Sarajevo où elle a rencontré son homologue bosnienne Bisera Turkovic.  

« Il faut plonger loin dans nos ressources sans relâchement », a-t-elle poursuivi lors d’une conférence de presse. Il s’agit de « continuer à fournir à l’Ukraine les armes dont elle a besoin pour gagner et reprendre son intégrité territoriale et sa souveraineté ».

La Russie, qui a lancé une invasion contre l’Ukraine fin février, progresse dans l’est du pays et Kyiv, inquiet d’un risque de débordement, réclame plus d’armes lourdes pour égaler la puissance de feu russe.  

« Nous devons nous assurer que Poutine perde en Ukraine et que l’Ukraine gagne (…), qu’une agression russe ne puisse plus jamais menacer la paix en Europe », a poursuivi Mme Truss.

Elle a également évoqué le souvenir du conflit intercommunautaire en Bosnie qui fit 100 000 morts dans les années 1990, jugeant que le pays montrait « aujourd’hui des signes d’ingérence de la part de Moscou qui risquent de nous replonger dans ces années noires ». « Cela doit cesser ».

La Bosnie est divisée depuis le conflit selon des lignes de fracture ethniques, entre une fédération croato-musulmane et une entité serbe, la Republika Srpska (RS), dont la grande majorité des habitants se sentent très proches du « grand frère » russe.

Ces derniers mois, le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, qui ne cache pas sa proximité avec Vladimir Poutine, a multiplié les menaces sécessionnistes.

Accusé de « menacer la stabilité » des Balkans, Milorad Dodik a été sanctionné à la fois par Washington et Londres.

« La crise en Ukraine pourrait être conçue pour déborder dans cette partie de l’Europe », a dit pour sa part Mme Turkovic, estimant que l’Occident devait soutenir une candidature de Sarajevo à l’Union européenne et l’OTAN. L’octroi à la Bosnie du statut de candidat à l’UE « serait un bon message pour ceux qui sont téléguidés par Moscou », a dit la ministre bosnienne.

Enfin, Mme Truss a annoncé que Londres souhaitait mobiliser pour les Balkans occidentaux environ 93 millions d’euros d’investissements soutenus par le Royaume-Uni d’ici 2025.