(Nations unies) L’Assemblée générale de l’ONU regroupant 193 États devrait adopter jeudi une nouvelle résolution qui va « exiger » de la Russie un arrêt « immédiat » de la guerre en Ukraine.

Dans le même temps, le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté mercredi soir une résolution présentée par Moscou sur la « situation humanitaire » chez son voisin qu’elle a attaqué le 24 février.

Le 2 mars, lors d’un vote qualifié d’« historique » par l’Assemblée générale, 141 pays avaient approuvé une résolution non contraignante qui « exige(ait) que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Cinq États, dont la Russie, avaient voté contre et 35 s’étaient abstenus.

Toute la journée mercredi, l’Assemblée, de nouveau réunie en session spéciale d’urgence, a débattu d’une résolution présentée par l’Ukraine, soutenue par 88 pays et qui avait été initialement préparée par la France et le Mexique pour être soumise au Conseil de sécurité.

Ce texte, consulté par l’AFP, « exige une cessation immédiate des hostilités par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, en particulier de toutes les attaques contre des civils et des objectifs civils ».

La résolution « réitère l’appel du secrétaire général (de l’ONU Antonio Guterres) à ce que la Fédération de Russie arrête son offensive militaire, ainsi que son appel à la mise en place d’un cessez-le-feu et à la reprise du chemin du dialogue et des négociations ».

Les États-Unis, par la voix de leur ambassadrice à l’ONU Linda Thomas-Greenfield, ont souligné également que le texte « exigeait la fin de cette guerre ».

Appel à Poutine

La résolution « forme cet appel à la seule personne capable d’arrêter la violence. Et cette personne, c’est Vladimir Poutine. En votant pour la résolution, vous votez pour la fin de la guerre » en Ukraine, a imploré la diplomate américaine.

Son homologue français Nicolas de Rivière a de son côté déclaré que « la France appel(ait) la Fédération de Russie à mettre un terme à l’agression de l’Ukraine, qui tue depuis un mois des civils, dont des enfants, du personnel médical et des journalistes ».

« C’est un massacre et le pire est encore devant nous », a dénoncé le représentant permanent de la France auprès des Nations unies, rappelant que la « priorité absolue, c’est une cessation immédiate des hostilités et le plein respect du droit international humanitaire ».

Le vote de l’Assemblée générale devrait avoir lieu jeudi.

Parallèlement à cette AG de l’ONU, Moscou a soumis au vote des 15 membres du Conseil de sécurité une résolution sur la « situation humanitaire » en Ukraine.  

La Russie et la Chine ont voté pour et les 13 autres membres du Conseil se sont abstenus pour montrer, selon des diplomates, que le texte russe était « inacceptable ».

Au contraire, l’ambassadeur russe à l’ONU Vassily Nebenzia a défendu « une résolution non politisée » qui pourrait « intéresser grandement les représentants humanitaires de l’ONU sur le terrain ».

Rendant hommage à l’ancienne secrétaire d’État américaine décédée mercredi, Madeleine Albright, Mme Thomas-Greenfield l’a citée : « “Je sais ce qui arrive quand on accorde un feu vert aux Russes” et c’est ce que nous ferions aujourd’hui si nous votions cette résolution ».