(Kyiv) Une manifestation de civils à Kherson, ville du sud de l’Ukraine occupée par les forces russes, a été dispersée lundi par des tirs d’armes automatiques, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, qui ont fait au moins un blessé, selon des responsables ukrainiens.

« À Kherson, les occupants ont tiré vers des gens qui étaient sortis pacifiquement, sans armes, pour protester. Pour la liberté, pour notre liberté », a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo mardi à l’aube.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a quant à lui dénoncé sur Twitter « les criminels de guerre russes (qui) ont ouvert le feu sur des gens sans armes qui manifestaient pacifiquement contre les envahisseurs ».

Des images vidéo diffusées par des médias locaux montrent des protestataires avancer vers le centre de la place de la Liberté en scandant « gloire à l’Ukraine ! », et au même moment des militaires aller à leur rencontre avant d’ouvrir le feu.

Des vidéos prises d’au moins deux angles de vue différents montrent ensuite la fuite de plusieurs dizaines de manifestants sous un feu nourri.

Elles ont été diffusées sur les réseaux sociaux par deux médias locaux, Souspilné Novini et Most Kherson.

Rien n’indique d’après ces images que les tirs d’armes automatiques aient été directement dirigés sur les manifestants ni faits des victimes.

Un responsable du conseil régional de Kherson, Yuriy Sobolevsky, a indiqué sur sa page Facebook que les forces russes avaient dispersé la foule en « tirant en l’air » et à l’aide de « gaz, fusées éclairantes et grenades assourdissantes », faisant plusieurs « victimes ».  

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Kherson, proche de la Crimée annexée par Moscou en 2014, est la première grande ville dont se sont emparées les forces russes après leur invasion de l’Ukraine le 24 février. Elle a été depuis le théâtre de manifestations régulières de ses habitants contre l’occupant.

Une des vidéos montre un homme âgé transporté avec une jambe ensanglantée.

« Le retraité a été grièvement blessé à la jambe, il a perdu beaucoup de sang » et a été hospitalisé, a indiqué M. Sobolevsky.

« Malgré tout, les manifestants ne se sont pas dispersés ! Et demain ils vont se rassembler à nouveau ! » a affirmé ce responsable.

Dans son tweet, Dmytro Kouleba a appelé à « stopper la Russie », en l’isolant, en la sanctionnant et en faisant « rendre des comptes aux criminels de guerre ».

Kherson, proche de la Crimée annexée par Moscou en 2014, est la première grande ville (plus de 200 000 habitants) dont se sont emparées les forces russes après leur invasion de l’Ukraine le 24 février.

Elle a été depuis le théâtre de manifestations régulières de ses habitants contre l’occupant.

Un vaste rassemblement dimanche 13 mars avait fait l’objet de ce qui semblait être des tirs de sommation.