(Kyiv) Au moins une personne a été tuée à Kyiv dans une frappe de l’armée russe sur un centre commercial dimanche soir, a annoncé le maire de la capitale ukrainienne.

« Un mort pour l’instant », a écrit sur Telegram le maire, Vitali Klitschko.

Une énorme déflagration a secoué la ville lors de l’attaque et des feux étaient visibles dans les décombres du centre commercial Retroville, selon des journalistes de l’AFP.

« Des tirs ennemis » ont provoqué un incendie sur plusieurs étages du centre commercial situé dans le district de Podilsky, dans le nord-ouest de la ville, et mis le feu à plusieurs véhicules, ont de leur côté précisé les services de secours sur Facebook.

Ils ont publié des images d’une caméra de surveillance, montrant une énorme explosion et un nuage en forme de champignon, suivi d’une série de déflagrations moins importantes.

Les pompiers ont extrait des décombres du bâtiment au moins un homme, couvert de poussière, selon d’autres images vidéo publiées par les services de secours.

PHOTO FOURNIE PAR LE MINISTÈRE UKRAINIEN DES SITUATIONS D’URGENCE VIA REUTERS

Des pompiers menant des recherches dans les décombres du centre commercial.

Des soldats ont bouclé le site et ordonné aux journalistes de reculer, en invoquant un danger présenté par des munitions non explosées, sans donner davantage de détails.

Des riverains habitant dans un immeuble voisin, dont les fenêtres ont été soufflées par l’explosion, ont affirmé avoir vu un lance-roquettes mobile près du centre commercial plusieurs jours auparavant.

Kyiv a été frappée par une série d’attaques la semaine dernière, dont une contre un immeuble d’habitation, dimanche, qui a fait cinq blessés.

Ultimatum rejeté à Marioupol

L’Ukraine ne « déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » assiégée de Marioupol, a déclaré sa vice-première ministre à un média ukrainien dans la nuit de dimanche à lundi, en réaction à l’ultimatum posé par la Russie.

PHOTO ALEXANDER ERMOCHENKO, REUTERS

Des militaires des troupes prorusses à la périphérie de Marioupol, le 20 mars

« Il n’est pas question de parler de reddition ou de déposer les armes. Nous en avons déjà informé la partie russe », a déclaré Iryna Verechtchouk au journal Ukrayinskaya Pravda. « C’est une manipulation délibérée et une véritable prise d’otage », a-t-elle ajouté à propos de la demande.

Le ministère de la Défense russe avait appelé l’Ukraine à « déposer ses armes » et exigé une « réponse écrite » à son ultimatum avant lundi 5 h, au nom de la sauvegarde des habitants et des infrastructures de la ville de Marioupol.

« Nous demandons aux autorités officielles de Kyiv d’être raisonnables et d’annuler les instructions données précédemment, qui obligeaient les militants à se sacrifier et à devenir des “ martyrs de Marioupol ” », avait exigé Mikhail Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, dans un briefing diffusé par le ministère de la Défense de la Russie.

« Déposez les armes », avait-il lancé. « Une terrible catastrophe humanitaire s’est développée […] Tous ceux qui déposent leurs armes ont la garantie de pouvoir quitter Marioupol en toute sécurité ».

Selon M. Mizintsev, la Russie et l’Ukraine ont convenu d’un itinéraire permettant aux habitants de Marioupol de se rendre sur le territoire contrôlé par Kyiv le 21 mars. « À partir de 10 heures, heure de Moscou […] la Russie ouvre des corridors humanitaires depuis Marioupol vers l’Est, et en accord avec la partie ukrainienne, vers l’Ouest », a détaillé M. Mizintsev.

Le ministère russe de la Défense s’était adressé plus tôt dans la soirée aux autorités de Marioupol via l’application de messagerie Telegram : « Vous êtes [face à un] choix historique-soit vous êtes avec votre peuple, soit vous êtes avec les criminels ».

« Les occupants continuent à se comporter comme des terroristes », a répliqué Iryna Verechtchouk sur Telegram. « Ils disent qu’ils sont d’accord [pour instaurer un] corridor humanitaire et le matin, ils bombardent le lieu d’évacuation. Le gouvernement fait tout ce qui est possible. La chose la plus importante pour nous est de sauver la vie et la santé de nos citoyens ».

Marioupol, un port stratégique majoritairement russophone du sud-est, a été l’une des principales cibles des attaques de Moscou.

Les rues de la ville sont jonchées de cadavres, tandis que se poursuivent les négociations entre délégations, sans aboutissement concret pour l’heure.