(Paris) Emmanuel Macron a affirmé mercredi le « soutien indéfectible » de la France à l’Arménie alors que « la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine déstabilise l’environnement » régional de ce pays encore fragilisé par le conflit avec l’Azerbaïdjan fin 2020.

« La guerre qui est revenue en Europe ne doit pas nous faire oublier les autres guerres et les autres lieux de déstabilisation » dans l’est du continent, a déclaré le président français en clôturant une réunion « Ambitions France Arménie » avec le premier ministre arménien Nikol Pachinian à Paris.

« Il y a des plans résolus de changer les équilibres profonds dans l’est de l’Europe et au Caucase. Il nous faut les contrecarrer », a-t-il ajouté en soulignant que « l’élargissement de l’UE ne peut pas être regardé au cas par cas », alors que Bruxelles a lancé lundi la procédure pour l’examen des demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie. « La question de l’Ukraine ne peut être séparée de celles de tous les partenaires » de la région et des Balkans, a précisé Emmanuel Macron.  

Il a par ailleurs rappelé que « tout n’est pas réglé » plus d’un an après la fin à la guerre de six semaines entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour le contrôle de la région du Nagorny-Karabakh, qui a fait 6500 morts et s’est conclue par un cessez-le-feu négocié par la Russie.

La France, qui a servi de médiatrice avec l’Allemagne, va continuer à travailler « pour la libération des prisonniers arméniens », sur « la délimitation de la frontière » et sur la question du Nagorny-Karabakh, a-t-il précisé. L’Arménie a été contrainte de céder plusieurs régions azerbaïdjanaises qu’elle contrôlait autour de cette région séparatiste.

Nikol Pachinian a de son côté affirmé qu’un an après la guerre, son pays avait « un besoin vital d’attirer de nouveaux investissements » pour renforcer son économie. Quelque 200 projets de coopération franco-arméniens ont été répertoriés à la réunion, notamment dans la santé, les technologies, la culture ou l’éducation.

La situation de l’Arménie, très majoritairement chrétienne, s’est invitée dans la campagne présidentielle en France : Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour (Reconquête !) se sont rendus à Erevan, tous deux pour afficher leur soutien aux chrétiens d’Orient.

La communauté d’origine arménienne a un poids électoral notable en France puisqu’elle compte environ 600 000 membres, dont 400 000 nés dans l’Hexagone,  selon les associations arméniennes.