(Paris) Au quatorzième jour de l’invasion de l’Ukraine, les forces russes encerclaient au moins quatre villes mercredi, alors que Kyiv, toujours sous contrôle ukrainien, se prépare à un assaut prochain.

La Russie et l’Ukraine se sont entendues mercredi sur des cessez-le-feu pour permettre la mise en place de plusieurs couloirs humanitaires autour de zones durement frappées par les combats ces derniers jours.  

Voici un point de la situation établi à partir d’éléments des journalistes de l’AFP sur place et de services d’urgence, ainsi que de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales. Moscou pour sa part communique très peu sur son offensive.

L’Est

Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine (1,4 million d’habitants), à 50 km de la frontière russe, tenait toujours mercredi malgré un encerclement et d’intenses bombardements russes, selon des observateurs occidentaux.

Moscou mène aussi une offensive à partir des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk (Est),  mais l’ampleur de leur avancée restait inconnue.

À Severodonetsk, 10 personnes sont mortes dans des bombardements sur des habitations, selon un responsable de la région administrative de Lougansk.

La ville de Sumy (Nord-Est) est encerclée par les troupes russes. Quelque 5000 civils ont réussi à la quitter mardi à bord de 60 bus.

Kyiv et le Nord

Kyiv demeure sous contrôle ukrainien, malgré d’importants bombardements. Si le département de la Défense américain estime que l’avancée russe pour prendre la capitale est « au point mort », l’AFP a constaté que des colonnes de chars russes ne se trouvaient plus mercredi qu’à une quinzaine de kilomètres de Kyiv, près de Brovary.

À 30 km de cette localité, des combats ont également lieu mercredi près de Rusaniv, ont indiqué à l’AFP des soldats ukrainiens.

L’assaut contre la capitale devrait se tenir dans les quatre prochains jours, pronostique l’Institut pour l’étude de la guerre, basé à Washington.

L’Ukraine garde également le contrôle de Tchernihiv, au nord de Kyiv, dont le centre-ville a été pilonné, provoquant la mort de nombreux civils.

Le Sud

Les troupes russes assiègent la ville portuaire de Marioupol, qui résiste encore. Des tentatives d’évacuation de centaines de milliers de civils ont échoué à plusieurs reprises, les deux camps s’en rejetant mutuellement la responsabilité.

La prise de cette cité d’importance stratégique permettrait la jonction entre les forces russes en provenance de la Crimée annexée et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass (Est).

Mykolaïv et sa région sont de leur côté le théâtre de violents combats et bombardements depuis plusieurs jours.

La ville de 500 000 habitants est le dernier verrou sur la mer Noire avant la grande cité portuaire d’Odessa, à 130 km plus à l’ouest, objectif stratégique pour les forces russes, qui n’a pour l’instant pas été touchée.

L’Ouest

L’ouest de l’Ukraine est pour l’instant largement épargné par les combats. Sa plus grande cité, Lviv, est devenue une plaque tournante pour les missions diplomatiques, les journalistes et les Ukrainiens cherchant à se mettre en sécurité ou à fuir dans un pays voisin.

Victimes

La Russie a annoncé le 2 mars son seul et unique bilan à ce jour, de 498 de ses militaires tués en Ukraine.

L’Ukraine et des observateurs occidentaux assurent de leur côté que le bilan est très nettement supérieur. Kyiv affirme que plus de 12 000 militaires russes, y compris des officiers supérieurs, ont péri.

Mardi, le Pentagone donnait pour sa part une estimation comprise entre 2000 et 4000 morts russes en 14 jours de conflit, soit entre 153 et 307 morts par jour.

Au moins 474 civils, dont 29 enfants, ont été tués en Ukraine et 861 blessés, d’après le dernier décompte de l’ONU, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.

Réfugiés

Entre « 2,1 et 2,2 millions de personnes », ont déjà fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion le 24 février, dont plus de la moitié ont été accueillies en Pologne, selon le dernier comptage du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Ce nombre pourrait doubler dans les prochaines semaines, selon l’ONU.