(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a assuré jeudi que « l’opération militaire » en Ukraine se déroulait « selon le plan », martelant y combattre des « néonazis » pour sauver Russes et Ukrainiens, qui ne forment selon lui « qu’un seul peuple ».

« L’opération militaire spéciale se déroule strictement selon le calendrier, selon le plan », a déclaré M. Poutine à la télévision russe, au huitième jour de l’invasion de l’Ukraine et lors d’une réunion de son Conseil de sécurité.

Saluant le « courage » des soldats russes qu’il a qualifiés de « vrais héros », M. Poutine a assuré qu’ils « se battent fermement avec une compréhension totale de la justesse de leur cause ».

« Je n’abandonnerai pas la conviction que les Russes et les Ukrainiens sont un seul peuple », a-t-il encore dit.

Le président russe a annoncé des compensations financières aux soldats russes tués ou blessés en Ukraine, mais aussi à ceux qui y sont toujours déployés.

La Russie a affirmé mercredi que 498 soldats russes avaient été tués et 1597 autres blessés.

M. Poutine a salué leur « précieux combat contre des néonazis » et des « mercenaires étrangers » qui utilisent les civils comme « boucliers humains ».

Kyiv affirme qu’au moins 350 civils ont été tués dans l’invasion russe.

Le patron des renseignements russes accuse les Occidentaux de vouloir « détruire » la Russie

Le patron des renseignements extérieurs russes (SVR), Sergueï Narychkine, a accusé jeudi dans un texte menaçant les Occidentaux de chercher à « détruire » la Russie, justifiant l’invasion de l’Ukraine par la volonté de Kyiv, selon lui, de se doter d’armes nucléaires.

« Les masques tombent. L’Occident n’essaie pas seulement d’entourer la Russie d’un nouveau “rideau de fer”. Il s’agit de tentatives de destruction de notre État, de son “annulation” », a déclaré M. Narychkine dans un long texte revenant sur l’histoire récente des relations russo-occidentales.

« Aujourd’hui, la guerre s’est approchée des frontières mêmes de notre patrie. Donc, pour nous, ce n’est pas exactement (une guerre) “froide”, mais plutôt “chaude” », a-t-il poursuivi.

Assurant que la Russie avait « une mission spirituelle », M. Narychkine a estimé que « sous nos yeux se déroule une étape fondamentalement nouvelle de l’histoire européenne et mondiale » avec « l’effondrement d’un monde unipolaire » où les États-Unis dictent leur loi.

Fustigeant comme Vladimir Poutine l’élargissement de l’OTAN ces trente dernières années et le « génocide culturel » des russophones dans l’ex-URSS et en Ukraine, il a accusé les Occidentaux de chercher à « établir un blocus économique, informatif et humanitaire » de la Russie.

Selon le patron des services de renseignement extérieurs russes, l’invasion de l’Ukraine est justifiée par le fait que Kyiv a émis la volonté de se doter de l’arme nucléaire.

Il a répété l’objectif de Moscou de « démilitarisation et dénazification de l’état ukrainien ».

L’Ukraine n’a jamais évoqué d’ambitions nucléaires. Son président a en revanche estimé qu’un accord de 1994 – le mémorandum de Budapest – semblait caduc, car il prévoit le respect de l’intégrité territoriale ukrainienne par la Russie, en échange de l’abandon par Kyiv de son arsenal nucléaire soviétique.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait réclamé des consultations à ce sujet.

Sergueï Narychkine faisait partie des cadres du système de Vladimir Poutine présents et mis en scène à la télévision lors d’une réunion de crise précédant la guerre en Ukraine le 21 février.