(Moscou) Des dizaines de personnes ont été interpellées mercredi soir lors de rassemblements contre l’invasion de l’Ukraine organisés à Moscou et à Saint-Pétersbourg à l’appel de l’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Dans la capitale russe, au moins sept personnes ont été interpellées près de la place du Manège, à deux pas du Kremlin, où une manifestation antiguerre avait été annoncée pour 11 h (HNE). D’importants dispositifs de police ont été déployés sur les lieux bien à l’avance, et des barrières métalliques ont été installées pour empêcher toute entrée sur la place.

« Non à la guerre ! », a crié une femme en doudoune rouge, avant d’être embarquée par la police, selon une journaliste de l’AFP.

« Cela me faisait de la peine de voir ce qui se passe (en Ukraine, NDLR) et de ne rien faire », a déclaré à l’AFP un homme âgé de 51 ans, avant d’être interpellé lui aussi avec son fils de 17 ans qui a dit être descendu dans la rue « pour la paix ».

À Saint-Pétersbourg (nord-ouest), une centaine de personnes sont venues manifester contre la guerre sur une place du centre-ville, et des dizaines d’entre elles ont été interpellées.

« Je ne pouvais pas rester à la maison, car il faut arrêter cette guerre », a déclaré à l’AFP Anton Kislov, étudiant de 21 ans.

L’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a encouragé mercredi ses compatriotes ainsi que les Bélarusses à braver les intimidations des autorités et à manifester chaque jour contre l’invasion de l’Ukraine.

Il a ainsi appelé tous les Russes à se réunir tous les jours de la semaine à 19 h locales sur la place principale de leur ville, ainsi que les week-ends à 14 h.

« J’appelle tout le monde à sortir dans la rue et à se battre pour la paix », a lancé M. Navalny dans un message rendu public sur les réseaux sociaux.

Emprisonné depuis janvier 2021, à son retour en Russie après un grave empoisonnement qui a failli lui coûter la vie et dont il accuse le Kremlin, Alexeï Navalny purge une peine de prison de deux ans et demi pour une affaire de fraude qu’il dénonce comme motivée politiquement.