(Londres) Le Royaume-Uni est disposé à offrir des garanties de crédit à l’Ukraine à hauteur de 500 millions de dollars afin d’atténuer l’impact d’une invasion russe « hautement probable », a annoncé mercredi la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss.

« Ces garanties peuvent contribuer à injecter du capital essentiel en Ukraine et aider son économie à affronter la tempête d’une agression russe », a déclaré Liz Truss dans un communiqué.  

« Le Royaume-Uni soutient résolument l’Ukraine et son peuple. Nous sommes prêts à offrir un soutien économique direct, à fournir des armes défensives et à exposer les tentatives russes de fabriquer des prétextes pour une invasion », a-t-elle ajouté.  

Ces garanties concernent des prêts de banques multilatérales de développement en faveur de « projets soutenant la stabilité économique et des réformes vitales comme la lutte contre la corruption », selon le communiqué.  

Interrogée plus tôt sur la chaîne de télévision Sky News, Liz Truss avait jugé « hautement probable » que le président russe Vladimir Poutine veuille envahir l’Ukraine et prendre sa capitale Kiev, après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de territoires séparatistes prorusses.

À la suite de l’annonce mardi de sanctions britanniques visant de trois oligarques proches du Kremlin et des banques russes, la cheffe de la diplomatie a rappelé que le Royaume-Uni était prêt à aller plus loin en cas de nouvelle escalade militaire.  

Ce régime de sanctions, « le plus dur jamais mis en place contre la Russie » par les Britanniques, permettra de « faire souffrir Vladimir Poutine et son régime et l’économie russe », a souligné la ministre.  

« Mais cela ira plus loin si nous voyons une invasion totale de l’Ukraine », a-t-elle prévenu, évoquant notamment une limitation de l’accès de la Russie aux marchés britanniques, notamment en matière de dette souveraine.  

Ces nouvelles sanctions seraient prises « ensemble avec nos alliés internationaux », a précisé Liz Truss sur Sky News.

« Dissuader » la Russie

En fin de journée, le premier ministre Boris Johnson a participé à une table ronde avec différents acteurs économiques au sujet de cette vague de sanctions.

« Soulignant la gravité de la situation qui se détériore en Ukraine, le premier ministre a remercié le secteur des services financiers pour les efforts qu’il consacre au respect des sanctions » et évoqué leur travail en commun « pour dissuader la Russie de poursuivre l’escalade », ce qui selon lui « pourrait faire une énorme différence dans l’efficacité de la réponse du Royaume-Uni », selon un porte-parole de Downing Street.

« Si la crise s’aggrave, des sanctions plus sévères suivront » et les participants à la réunion ont évoqué « l’importance d’une approche alignée sur d’autres centres financiers » et la manière dont Londres pourrait « davantage limiter l’accès de la Russie aux services financiers si cela s’avérait nécessaire », a ajouté le porte-parole.

Selon le site internet Politico, le gouvernement britannique finalise une nouvelle série de sanctions à annoncer dans les jours à venir, prévoyant de cibler une liste plus longue d’oligarques et de proches de Vladimir Poutine de haut rang.

Les sanctions britanniques annoncées mardi comprennent le gel des avoirs de trois milliardaires considérés comme des proches du président russe et l’interdiction qui leur est faite d’entrer sur le territoire britannique.  

Elles visent aussi cinq banques dont Rossiïa et Promsviazbank, très active dans le financement de l’industrie de défense.

S’il a adopté une position dure face à Moscou dans cette crise, le gouvernement britannique est accusé dans le même temps de fermer les yeux depuis des années sur l’origine de l’argent russe affluant à Londres.

L’économie ukrainienne, minée par une corruption endémique et déjà l’une des plus pauvres d’Europe, souffre de l’exacerbation des tensions.  

Mi-février, les États-Unis avaient dit envisager d’offrir des garanties de crédit à l’Ukraine à hauteur d’un milliard de dollars.