(Nations unies) Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé lundi qu’il était « temps de désamorcer » la crise entre la Russie et l’Occident autour de l’Ukraine, sur le terrain et via la diplomatie, en respectant la Charte des Nations Unies interdisant le recours aux menaces.

Se disant « profondément préoccupé » par la hausse des tensions et de la « spéculation » sur un possible conflit militaire en Europe, Antonio Guterres, qui s’était entretenu plus tôt avec les chefs de la diplomatie russe et ukrainienne, a appelé à rejeter toute « rhétorique incendiaire », lors d’une déclaration devant des médias au siège de l’ONU.

« Confrontation désastreuse »

« Nous ne pouvons tout simplement pas accepter ne serait-ce que la possibilité d’une confrontation aussi désastreuse », a-t-il dit, en soulignant qu’il n’y avait « pas d’alternative à la diplomatie ».

Antonio Guterres, qui a refusé toute question, a réclamé à la Russie sans la nommer « le plein respect » de la Charte des Nations Unies qui impose à ses membres de s’abstenir « de menacer ou d’utiliser la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un État ».

« Abandonner la diplomatie au profit de la confrontation n’est pas franchir une ligne, c’est sauter d’une falaise », a-t-il mis en garde, en appelant les parties à la crise à régler leurs différends « par des moyens pacifiques ».

Un peu plus tôt, son porte-parole, Stéphane Dujarric, avait affirmé lors de son point-presse quotidien qu’Antonio Guterres considérait toujours qu’il n’y aura pas d’invasion russe de l’Ukraine.  

« Je ne crois pas que son opinion ait changé en aucune manière », a-t-il dit. Lors d’une conférence de presse le 21 janvier, le chef de l’ONU avait affirmé qu’à son avis « il ne devrait pas y avoir d’intervention militaire ». « Je suis convaincu que cela n’arrivera pas » et « j’espère fermement avoir raison », avait-il ajouté.

L’ONU compte en Ukraine 1661 employés, dont 1441 de nationalité ukrainienne et 220 de nationalité étrangère. « Il n’y a pas de plans d’évacuation ou de relocalisation du personnel de l’ONU », a précisé le porte-parole, alors que plusieurs pays ont demandé à leurs ressortissants de quitter l’Ukraine par crainte d’une invasion russe.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir jeudi une réunion annuelle sur l’Ukraine et l’application des accords de Minsk conclus en 2014 et 2015 pour pacifier l’est de ce pays.