(Doha) Le Qatar accueillera le 22 février un sommet ordinaire du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), dont la Russie, sur fond de craintes de l’Europe pour ses approvisionnements en gaz russe, liées à la crise autour de l’Ukraine, ont annoncé mardi les organisateurs.

Les États-Unis ont évoqué la possibilité que le Qatar, leur proche allié dans le Golfe, approvisionne les pays d’Europe occidentale si les gazoducs étaient coupés.

Riche pays gazier qui dispose d’importantes réserves, le Qatar est néanmoins au maximum de ses capacités de production et il doit déjà honorer des contrats à long terme avec l’Asie.

Les organisateurs qataris ont annoncé la tenue le 22 février du sommet du FPEG avec la participation de la Russie, mais ils n’ont pas précisé si le président Vladimir Poutine y assisterait.  

La Russie, l’Iran et le Qatar sont des membres clés du FPEG qui tiendra également deux jours de réunions au niveau ministériel, selon le programme diffusé par les organisateurs.

PHOTO DANA SMILLIE, ARCHIVES BLOOMBERG NEWS

L’utilisation par l'Europe de gaz naturel liquéfié en provenance du moyen orient ou de l’Amérique du Nord impliquerait son transport par navires-citernes GNL, ce qui pourrait poser certains défis logistiques. À la fin de 2020, la flotte mondiale GNL comprenait 642 navires-citernes. Une demande additionnelle émanant d’Europe pourrait impliquer de la tension au niveau de l’approvisionnement.

Les États-Unis et l’Australie, deux autres grands exportateurs, ne font pas partie du Forum.

L'Europe cherche des alternatives au gaz russe

Le FPEG affirme que ses 11 membres — Qatar, Russie, Iran, Algérie, Bolivie, Égypte, Guinée équatoriale, Libye, Nigeria, Trinité-et-Tobago et Venezuela — et sept pays associés représentent 70 % des réserves prouvées de gaz et 51 % des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié.

Le président américain Joe Biden a affirmé lundi qu’il n’y aurait plus de gazoduc Nord Stream 2 en cas d’une invasion russe de l’Ukraine. Ce gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne est construit mais n’est pas encore entré en fonctionnement.

L’Union européenne cherche des alternatives au gaz russe en cas de crise énergétique. La commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, s’est rendue vendredi en Azerbaïdjan, membre observateur du FPEG.

Le ministre qatari de l’Énergie Saad al-Kaabi a affirmé le 1er février que son pays ne pourrait pas à lui seul sauver l’Europe si la Russie venait à interrompre ses livraisons de gaz dans le contexte de la crise autour de l’Ukraine.

Les Occidentaux craignent une invasion de l’Ukraine par la Russie après le déploiement de dizaines de milliers de soldats russes à la frontière ukrainienne. Il s’agit de l’une des pires crises russo-occidentales depuis la fin de la Guerre froide.