(Paris) Des enseignants français ont lancé jeudi une grève nationale pour exprimer leur colère face à la façon dont le gouvernement gère la propagation du virus de la COVID-19 dans les écoles, dénonçant des règles confuses et appelant à plus de protection.

Épuisés par les pressions de la flambée des cas de COVID-19, une grande majorité d’enseignants devaient soutenir l’appel de 11 syndicats pour protester contre les perturbations des classes liées au virus et les règles d’isolement en constante évolution.

Les syndicats ont organisé une manifestation de rue dans le centre-ville de Paris jeudi après-midi.

La France est à l’épicentre de la lutte actuelle de l’Europe contre la COVID-19, avec de nouvelles infections dépassant les 360 000 par jour cette semaine, entraînées par le variant hautement contagieux Omicron. Les enseignants sont bouleversés et veulent des éclaircissements sur les règles et plus de protection, comme des masques et des tests supplémentaires pour aider à faire face à la tension.

« Le mois de janvier est un mois difficile (pour les écoles) », a reconnu le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer sur la chaîne France 2. Son ministère a dénombré 50 000 nouveaux cas de COVID-19 parmi les élèves ces « derniers jours » et un grand nombre de classes ont fermé à cause du virus, soit 10 553. Les chiffres devraient empirer dans les semaines à venir.

Les syndicats ont estimé que de 62 % à 75 % des enseignants soutenaient le mouvement de protestation, selon l’école dans laquelle ils sont affectés. Le gouvernement a dit que 27 % des enseignants étaient en grève.

Le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUIPP) affirme que le mécontentement monte parmi les enseignants français. Depuis le 6 janvier, les autorités ont déjà imposé deux changements aux règles sur les tests des écoliers.

« La situation depuis la rentrée de janvier a créé un gâchis indescriptible et un fort sentiment d’abandon et de colère parmi le personnel scolaire », a déclaré le syndicat.

Le SNUIPP appelle à un retour à une règle précédente qui ferme les cours pendant une semaine si un enfant est déclaré positif.

Les enseignants exigent également des masques de meilleure qualité, davantage de tests dans les écoles et des dispositifs dans les classes avertissant lorsqu’une ventilation est nécessaire.

La grève intervient après que les sénateurs français ont approuvé un projet de loi obligeant les adultes à fournir une preuve de vaccination pour entrer dans les restaurants et les bars, les cinémas, les théâtres, les musées, les stades et les trains interrégionaux. Les enfants non vaccinés entre 12 et 17 ans peuvent plutôt présenter un test négatif.

La mesure entrera en vigueur lorsque le Parlement aura approuvé la législation d’ici la semaine prochaine.