(Paris) Le gouvernement n’a pas appliqué de règle sanitaire à la campagne présidentielle, les activités politiques étant sanctuarisées par le Conseil constitutionnel.

« Les activités politiques et électorales sont soumises à des dispositions spécifiques dans notre droit constitutionnel qui leur assurent […] une protection encore plus forte, donc il est clair que les mesures que j’ai annoncées ne concernent pas » les rassemblements politiques, rappelait le premier ministre Jean Castex 27 décembre en annonçant des jauges pour les rassemblements publics.

Pas de passeport sanitaire requis

Le Conseil constitutionnel avait notamment réaffirmé un peu plus tôt l’exemption de passeport sanitaire pour les réunions politiques.  

Une circulaire du ministère de l’Intérieur fin septembre justifiait cette dérogation, déjà affirmée en mai 2021, par la nécessaire « participation de tous les citoyens à la vie politique de la Nation », « un des principes fondateurs de notre République ».

Suite aux annonces de Jean Castex en fin d’année, les responsables du parti du président Emmanuel Macron, La République en marche (LREM), s’étaient toutefois empressés d’annoncer qu’ils appliqueraient les jauges dans leurs assemblées, dans un « esprit de responsabilité ».

Ils ont vite été suivis par Valérie Pécresse (parti Les Républicains), qui se veut « exemplaire », ou Anne Hidalgo (parti socialiste). Les deux candidates ont également assuré que le passeport sanitaire serait requis pour entrer dans leurs rassemblements.

Avant les annonces du gouvernement, les écologistes et leur candidat Yannick Jadot avaient déjà fait le choix de petits rassemblements, pour respecter la distanciation sociale.

Aucune limite chez Zemmour et Mélenchon

Pas de jauges en revanche dans les assemblées de Jean-Luc Mélenchon, chef du parti La France insoumise, ou du communiste Fabien Roussel. Tous les deux se sont toutefois engagés à distribuer des masques FFP2 (similaires aux N95 nord-américains). Fabien Roussel a également ajouté que le passeport sanitaire serait vérifié à l’entrée.

Chez le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, « plus il y a de monde mieux ce sera », sur le plan électoral, déclarait Olivier Ubéda, son directeur national des évènements, rappelant que le Conseil constitutionnel n’impose rien aux candidats en matière sanitaire.

Si les équipes de campagne de Marine Le Pen ne veulent pas de jauges, elles appliqueront les gestes barrières et la distanciation sociale assurent-elles. La situation sanitaire a toutefois eu raison du grand rassemblement qui devait signaler « la dernière ligne droite de la campagne » de la candidate, décalé au 5 février à Reims, contre le 15 janvier initialement.

L’entrée en vigueur prochaine du passeport vaccinal, s’il est adopté, pourrait aussi concerner la campagne des candidats qui le souhaitent.