(Perpignan) Éric Zemmour « n’a pas de levier de rebond » et va finir la campagne présidentielle sous les 10 %, a estimé dimanche Marine Le Pen, pour qui le ralliement à son rival du LR Guillaume Peltier, qui avait tenté aussi de revenir au RN, est un « épiphénomène ».

Le candidat d’extrême droite Éric Zemmour « a brûlé toutes ses cartouches. Il n’a pas de levier de rebond [par rapport à] la baisse qu’il enregistre aujourd’hui » dans les sondages, a déclaré devant plusieurs journalistes la candidate du Rassemblement national, en marge d’un déplacement à Perpignan.

Deux nouveaux sondages vendredi ont donné, dans le même ordre, Emmanuel Macron largement en tête du premier tour, avec 25 % (BVA) ou 26 % (Ipsos Sopra-Steria) devant un trio composé de Marine Le Pen (17 %), Valérie Pécresse (16 %) et Éric Zemmour (12 %).  

« Cette tendance va s’accélérer » et « Éric Zemmour terminera en dessous de 10 % », a estimé Mme Le Pen, pour qui le ralliement de l’ancien numéro deux de LR Guillaume Peltier est « un épiphénomène ».

La candidate a rappelé les « changements de chapelle » de M. Peltier, passé du Front national à LR, en passant par le dissident frontiste Bruno Mégret et le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers.

« Là où Peltier passe, les campagnes trépassent », a taclé Marine Le Pen. Éric Zemmour « devrait croiser les doigts, car je ne suis pas sûre qu’il puisse échapper à la malédiction Peltier », a-t-elle dit en riant.

Le député LR est pour elle « un opportuniste, un mercenaire » qui a aussi « tapé à la porte » du RN il y a un mois tel un « chien perdu sans collier ».

Par ailleurs, selon elle « tout est faux en permanence » chez Éric Zemmour, notamment concernant ce qu’il avance sur ses adhésions et ses financements.

Interrogée sur un éventuel débat avec son rival, Marine Le Pen a dit préférer « débattre avec le patron [Valérie Pécresse], plutôt qu’avec les sous-fifres » comme Éric Zemmour. Elle accuse la candidate LR de ne pas faire barrage aux parrainages par des élus LR d’Éric Zemmour pour diviser l’extrême droite, le rendant ainsi dépendant d’elle.