(Marseille) Face aux conditions météo qui se dégradent, l’Ocean Viking va pouvoir accoster dans le port sicilien d’Augusta et y débarquer les 422 migrants qu’il a recueillis en mer au large de la Libye, a-t-on appris dimanche auprès de SOS Méditerranée, l’affréteur du navire.

Selon cette ONG basée à Marseille (sud de la France), son navire-ambulance devrait arriver à Augusta dans la soirée.

Le feu vert de autorités italiennes est arrivé quelques heures après un communiqué de SOS Méditerranée relayant l’appel au secours de Luisa Albera, coordinatrice des opérations de recherche et de secours sur le navire.

« Les 422 personnes à bord, dont des bébés, des enfants, des femmes enceintes et des mineurs isolés, ont les mêmes droits que toute personne secourue en mer. Ils doivent en toute urgence débarquer dans un port sûr », affirmait-elle dans ce texte.  

« Les conditions météo sont en train de se dégrader et l’arrivée possible de la pluie et de forts vents vont encore aggraver la situation », insistait Mme Albera.

Selon Luisa Albera, plusieurs personnes à bord « sont dans un état de santé précaire et en observation permanente » : huit passagers ont notamment été déclarés positifs à la COVID-19 et isolés, « afin d’enrayer la propagation de la COVID-19 à bord ».

Depuis qu’il a repris la mer à la mi-janvier à Marseille, après plusieurs mois bloqué à quai en Italie, l’Ocean Viking a recueilli 798 personnes au total. Les 21 et 22 janvier, ce sont d’abord 374 migrants qui ont été secourus en mer, au large de la Libye, avant d’être débarqués en Italie, déjà dans le port sicilien d’Augusta.

Puis ce sont 424 personnes qui ont été récupérées à bord du navire, cette semaine, jeudi et vendredi. Deux d’entre elles, une femme enceinte et son compagnon, ont été évacuées par hélicoptère vendredi, vers Malte.

Les candidats à l’exil de l’Afrique partent pour l’essentiel de Tunisie et de Libye pour rejoindre l’Europe via l’Italie, dont les côtes sont les plus proches.  

Plus de 1200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

Les navires des ONG, tels l’Ocean Viking, sauvent des vies mais sont aussi accusés depuis plusieurs années de faire le jeu des passeurs. L’Union européenne s’est divisée sur la manière de gérer le problème depuis que la crise des migrants clandestins a débuté en 2015.