(Strasbourg) Le Parlement européen a demandé jeudi à la Serbie, pays candidat à l’adhésion, d’enquêter sur des soupçons de travail forcé et de traite d’êtres humains subis par des travailleurs vietnamiens dans l’usine d’un groupe chinois.

Il est demandé « instamment (aux) autorités serbes d’enquêter attentivement sur cette affaire » d’allégations « de travail forcé, de violations des droits de l’Homme et de traite des êtres humains subis par environ 500  Vietnamiens travaillant sur le site de l’usine chinoise de pneumatiques Linglong Tire en Serbie ».

Le texte, sans force contraignante, a été très largement approuvé par les eurodéputés lors de leur session plénière à Strasbourg par 586 voix contre 53 et 44 abstentions.

Une grève a été menée en novembre sur le chantier de cette future usine de pneus par des centaines d’ouvriers vietnamiens dénonçant des conditions de vie insoutenables sur le site, interdit d’accès aux médias.

PHOTO DARKO VOJINOVIC, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Des travailleurs vietnamiens, amenés en Serbie pour construire la première usine chinoise de pneus en Europe, passent à vélo devant des agents de sécurité près de la ville de Zrenjanin, dans le nord de la Serbie, le jeudi 18 novembre 2021. Une grève a été menée en novembre sur le chantier de cette future usine de pneus par des centaines d’ouvriers vietnamiens dénonçant des conditions de vie insoutenables sur le site, interdit d’accès aux médias.

Interrogé par l’AFP, l’un des ouvriers avait déclaré qu’on lui avait confisqué son passeport. Les autorités serbes ont balayé les accusations de maltraitances. Les ONG les accusent de fermer les yeux sur les conditions de travail dans les entreprises chinoises de plus en plus présentes en Serbie.

Par ailleurs, le Parlement européen s’est dit « vivement préoccupé par les graves problèmes de corruption et les violations de l’État de droit dans le domaine de l’environnement » en Serbie et « par le manque général de transparence » dans ce domaine.  

Début décembre, des milliers de manifestants ont bloqué des routes en Serbie pour dénoncer un projet soutenu par le gouvernement d’autoriser le géant minier Rio Tinto à extraire du lithium. Un rassemblement d’opposants à ce projet avait précédemment été attaqué par des hommes masqués.