(Varsovie) Des milliers de manifestants brandissant des drapeaux polonais ont envahi jeudi le centre de Varsovie pour la marche annuelle célébrant le jour de l’Indépendance organisée à l’appel de l’extrême droite, avec le soutien du gouvernement nationaliste.

La grande place centrale de la capitale, sur laquelle retentissaient des chants patriotiques grâce à une sonorisation puissante, s’est couverte de fumée rouge et blanche - les couleurs nationales -, tandis qu’étaient lancés des pétards et d’autres engins fumigènes dès le début de ce défilé.

Le centre-ville a été investi jeudi par un imposant dispositif policier protégeant la marche, avec des véhicules blindés, des barrages et des agents armés jusqu’aux dents. Plusieurs artères principales ont été fermées à la circulation.

Il faut dire que cette manifestation a par le passé souvent donné lieu à des heurts avec les forces de l’ordre.

Le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, a une nouvelle fois tenté cette année de faire interdire ce rassemblement, fort de décisions de justice qui lui ont donné raison, mais, au dernier moment, le gouvernement a décrété ce défilé « manifestation d’État ».

Outre le traditionnel « Dieu, Honneur et Patrie », le mot d’ordre de la marche est que « l’indépendance n’est pas à vendre », au moment où la Pologne et l’Union européenne s’affrontent au sujet des réformes judiciaires controversées adoptées par le parti au pouvoir, Droit et Justice (PiS), et où sont en jeu des dizaines de milliards d’euros prévus pour ce pays dans le cadre des fonds européens de relance.

Bruxelles n’a pas toujours pas donné son feu vert à leur versement en raison d’un bras de fer avec Varsovie concernant le respect de l’État de droit.

La Pologne avait retrouvé son indépendance le 11 novembre 1918 après 123 ans de partage entre la Russie tsariste, la Prusse et l’Empire austro-hongrois.