(Stockholm) Le procès en Suède d’Hamid Noury, un ancien responsable iranien accusé d’être impliqué dans des exécutions de masse d’opposants ordonnées par l’ayatollah Khomeini en 1988, se déplacera mercredi en Albanie pour plusieurs jours d’auditions, a annoncé mardi le parquet suédois.

Noury, 60 ans, est jugé depuis août par un tribunal de Stockholm notamment pour « crimes de guerre » et « meurtres », en vertu de la compétence universelle de la justice suédoise pour ces chefs d’inculpation.

C’est la première fois qu’un Iranien est jugé pour ces exécutions.

À partit de mercredi, le tribunal va être délocalisé à Durres, en Albanie, à la demande de l’accusation, pour entendre jusqu’au 18 novembre les dépositions de sept témoins « qui ne peuvent pas se rendre en Suède », a déclaré à l’AFP Anna Wester, greffière du tribunal.

Les témoins sont des membres des moudjahids du peuple qui résident près de Durres dans un camp du mouvement d’opposants iraniens en exil.

Hamid Noury, lui, restera à Stockholm le temps du déplacement, a précisé Mme Wester.

Selon le procureur suédois, M. Noury a, entre le 30 juillet et le 16 août 1988, « intentionnellement ôté la vie à un très grand nombre de prisonniers sympathisants ou appartenant aux moudjahids du peuple ».  

Ces derniers étaient visés par un ordre d’exécution de l’ayatollah Khomeini, fondateur de la République islamique d’Iran, après les attaques commises par le mouvement contre le régime à la fin de la guerre Iran-Irak (1980-88).

L’accusé occupait à l’époque des fonctions d’assistant auprès de l’adjoint au procureur à la prison de Gohardasht à Karaj dans le nord de l’Iran.

Il a été arrêté en novembre 2019 à l’aéroport de Stockholm à l’occasion d’une visite en Suède et se trouve depuis en détention provisoire.

Les groupes de défense des droits humains estiment que 5000 prisonniers ont été exécutés.

Bien qu’il ne soit pas accusé d’avoir directement perpétré ces meurtres, la participation de l’accusé consistait à prononcer des condamnations à mort, à conduire les prisonniers à la chambre d’exécution et à rassembler leurs noms, selon le procureur suédois.

Hamid Noury « nie toute accusation d’implication dans les exécutions présumées de 1988 », selon son avocat. Il doit témoigner à Stockholm à partir du 23 novembre.