(Aéroport de Roissy) « On ne les a pas vus depuis deux ans » : l’impatience était palpable lundi à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, dans la file pour embarquer sur le Paris-New York de 11 h 20, le deuxième depuis la levée des restrictions qui empêchaient de nombreux voyageurs de se rendre aux États-Unis depuis 20 mois.

Certains tapent du pied, d’autres patientent en remplissant un dernier formulaire : « je dois juste mettre que je suis vaccinée et que j’ai mon test ? », « moi j’ai imprimé tous mes documents, même ma réservation d’hôtel, au cas où ils me les demandent pour rentrer », « encore un contrôle ? », « enfin ! ».

À la porte d’embarquement, chacun fait des vérifications de dernière minute.

« Vous allez à New York ? Washington DC ? Vous avez le test, le vaccin et le formulaire ? » La liste est longue, avec en priorité : le traditionnel visa, ou l’autorisation de voyage « Esta » pour les touristes ; une preuve de vaccination ; et un test négatif réalisé dans les trois jours avant le départ.

« Ça fait bizarre d’être à l’aéroport », affirme Valeria Ospina, Colombienne de 29 ans, ajoutant toutefois se sentir rassurée par les contrôles et les critères à remplir pour voyager.

Pendant deux ans, cette doctorante en physique du plasma n’a pu assister à aucune conférence en présentiel. Elle se rend lundi à Pittsburgh en Pennsylvanie, via New York, pour son premier séminaire non virtuel depuis le début de sa thèse.

Les billets étaient « super chers parce qu’on a dû attendre » jusqu’à l’annonce de la levée des restrictions, annoncée en septembre par le président américain Joe Biden, au grand soulagement des familles et amis séparés depuis mars 2020 qui la réclamaient depuis des mois.

Cadeau d’anniversaire

« Nos amis sont là-bas depuis un an et demi et on ne les a pas vus depuis à cause de la COVID-19 », explique Charlotte Boulais, préparatrice en pharmacie de 27 ans, « contente » maintenant qu’elle attend pour déposer ses bagages après avoir reporté ce voyage.

Paul Ceyrac avait lui réservé son vol dès juillet, en prévision de la réouverture du restaurant d’une amie à New York. Il a seulement dû le déplacer de quelques jours, après l’annonce de la date de réouverture des frontières.

Jusqu’au 31 mars 2022, Air France continuera d’appliquer une politique commerciale « flexible », avec des billets échangeables ou remboursables – sous forme d’avoir – jusqu’au jour du départ, réaffirme Henri de Peyrelongue, directeur général adjoint commercial et ventes pour Air France-KLM, en zone d’enregistrement.

D’ici là, la compagnie prévoit de retrouver environ 90 % de son offre de 2019, contre 50 % à l’été 2021, avec jusqu’à 122 vols par semaine vers les États-Unis cet hiver.

Rien que sur la journée de lundi, 15 vols Air France partiront vers les États-Unis, avec à leur bord 4250 passagers, dont plus d’un tiers à destination de New York.

Après deux ans sans pouvoir se rendre dans le pays alors qu’il y allait auparavant trois fois par an pour son travail, Paul Ceyrac, 34 ans, a décidé de faire une escale d’une semaine dans la ville qui ne dort jamais avec des amis, avant d’aller à Chicago pour le fonds d’investissement qui l’emploie.

Marie-José Piraino va elle revoir enfin le pays de son père. Cette retraitée de la fonction publique attend depuis deux ans pour emmener sa petite-fille visiter sa deuxième maison, la Grosse Pomme. Avec la double nationalité, elle pouvait elle-même se rendre aux États-Unis, mais c’est en famille qu’elle souhaitait y retourner.

« Ma petite-fille, c’est la première fois, c’était prévu pour ses 18 ans… Maintenant elle en a 20, malheureusement à cause du confinement on n’a pas pu y aller », explique-t-elle avant de conclure dans sa deuxième langue « She’s very happy ! ».