(Berlin) Un migrant irakien de 32 ans a été retrouvé vendredi sans vie dans la fourgonnette d’un passeur transportant une trentaine d’autres exilés dans l’est de l’Allemagne, vraisemblablement en provenance de la Biélorussie via la Pologne, a annoncé la police locale.

« Le décès est probablement survenu plusieurs heures » avant le contrôle du camion, intervenu en début de matinée près d’une autoroute à Schöpstal en Saxe (est), a estimé la police. Une autopsie est en cours pour déterminer sa cause.

Le conducteur turc en fuite

Le conducteur du véhicule, un Turc de 42 ans, est en fuite, a précisé la police qui a arrêté le groupe à moins de 10 kilomètres de la frontière germano-polonaise, suivant l’itinéraire d’une nouvelle route migratoire apparue ces derniers mois.

Le conducteur d’une deuxième camionnette, âgé de 48 ans, soupçonné d’avoir apporté son aide au passeur a été arrêté.

Berlin a cette semaine renforcé les contrôles aux frontières face à l’arrivée d’un nombre croissant de migrants en provenance de la Biélorussie ces dernières semaines.

Rien qu’en octobre, la police allemande a recensé 4890 « entrées illégales » en Allemagne en lien avec des personnes arrivées de la Biélorussie en passant par la Pologne. Depuis le début de l’année, ce chiffre est d’environ 7300 personnes.  

Un ralentissement de ces entrées n’est « actuellement pas en vue », a admis un porte-parole de la police vendredi.

Dix fois plus d’entrées illégales

Le nombre des arrivées a ainsi été « multiplié par dix » en un an dans le principal centre d’accueil situé près de la frontière germano-polonaise à Eisenhüttenstadt, a dit cette semaine à l’AFP Olaf Jansen, le responsable de l’office central des étrangers de cette ville.

L’extrême droite allemande, particulièrement active dans cette partie de l’ex-Allemagne de l’Est, a récemment essayé de s’immiscer dans ces évènements. La semaine dernière, la police allemande a dû intervenir à la frontière avec la Pologne pour disperser une milice qui entendait patrouiller elle-même afin de refouler les étrangers cherchant à pénétrer sur le territoire national.

Vendredi, un tribunal administratif de Saxe a interdit le déroulement d’une manifestation prévue par un parti d’extrême droite local près de l’autoroute A4 où a été interceptée la camionnette, près de Schöpstal.  

Il a expliqué son interdiction par « le danger pour la sécurité publique » que représenterait la fermeture de l’autoroute adjacente.

L’Union européenne soupçonne le président biélorusse Alexandre Loukachenko d’avoir provoqué ce mouvement migratoire en réponse aux sanctions économiques qu’elle a prises contre les violations des Droits de l’Homme dans son pays.

« La responsabilité du règlement de cette crise incombe clairement à Minsk », a répété vendredi le gouvernement allemand au cours d’une conférence de presse régulière.

Beaucoup de migrants ne restent pas dans les pays baltes ou en Pologne et achèvent leur périple en Allemagne.