(Londres) Le député conservateur britannique David Amess, 69 ans, mortellement poignardé vendredi, était un catholique fervent, Brexiter convaincu et grand défenseur de la cause animale, décrit comme un homme au « grand cœur ».

De nombreux parlementaires, toutes étiquettes politiques confondues, ont loué sa « gentillesse » après l’annonce de son décès, qui a bouleversé le Royaume-Uni. David Amess est le deuxième député tué en cinq ans, après l’assassinat par un sympathisant néonazi de la députée travailliste europhile Jo Cox en 2016, une semaine avant le référendum sur le Brexit.

Membre du Parti conservateur du premier ministre Boris Johnson, David Amess, député depuis 1983, était un fervent défenseur du Brexit. Mais son sujet de prédilection au Parlement était le bien-être animal. Il était l’un des rares députés conservateurs favorables à l’interdiction de la chasse au renard.

PHOTO TOLGA AKMEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une photo du député conservateur britannique assassiné David Amess a été placée sur l’autel l’église catholique St Peters, à Leigh-on-Sea, en Angleterre, avant une veillée funèbre le vendredi 15 octobre 2021.

« C’était l’une des personnes les plus gentilles et les plus douces en politique », a déclaré le premier ministre Boris Johnson à la télévision. Il a loué le bilan « exceptionnel » du député « pour aider les plus vulnérables, que ce soit les personnes qui souffrent d’endométriose », maladie chronique touchant les femmes que le député avait aidé à faire connaître, « en adoptant des lois pour mettre fin à la cruauté envers les animaux, ou en faisant énormément pour réduire la précarité énergétique ».  

Sur Twitter, le ministre de la Justice Dominic Raab a loué le « grand cœur » et la « grande ouverture d’esprit du député poignardé, y compris envers ceux avec qui il n’était pas d’accord. »

Fervent catholique

Né dans la banlieue est de Londres en 1952 dans un milieu modeste, David Amess a étudié l’économie et la politique et travaillé comme enseignant puis consultant en recrutement avant d’entrer en politique.

Grand sourire et cheveux fins grisonnants, David Amess était un habitué des bancs verts de la Chambre des communes qu’il fréquentait depuis près de quarante ans. Il avait été élu pour la première fois au Parlement en 1983 dans la circonscription de Basildon, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Londres, avant de représenter à partir de 1997 la circonscription voisine de Southend West.  

Malgré sa longue expérience parlementaire, il n’a jamais été ministre et restait peu exposé médiatiquement.

« Il était très apprécié des députés et du personnel, et au cours de ses presque quatre décennies ici, il s’est bâti une réputation de gentillesse et de générosité », a réagi dans un communiqué le président de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, « choqué » par ce drame qui pose de nouveau au premier plan la question de la sécurité des députés.

Très religieux, David Amess était de confession catholique et fermement opposé à l’avortement. Il fut aussi favorable au rétablissement de la peine de mort.  

L’archevêque de York Stephen Cottrell, a souligné la « foi chrétienne profondément ancrée » de celui qu’il considérait comme un « ami ».

David Amess soutenait aussi le mouvement d’opposition iranien en exil les Moudjahidine du peuple, apparaissant lors d’évènements organisés par son aile politique, le Conseil national de la Résistance iranienne. La cheffe du CNRI basée à Paris, Mariam Radjavi, a déclaré qu’elle était « profondément attristée » par la mort de cet « ami honorable du peuple iranien et de la Résistance iranienne dans leur quête de liberté et de démocratie ».

De nombreux parlementaires ont rappelé que David Amess était très « dévoué à sa famille », son épouse Julia, qui travaillait à ses côtés en tant qu’assistante, et leurs cinq enfants.