(Moscou) Au moins 17 personnes sont mortes après avoir consommé de l’alcool frelaté dans le centre de la Russie, ont indiqué les autorités vendredi, un nouveau drame dans le pays dû à des boissons trafiquées.

« Actuellement, nous avons recensé 33 victimes dont 17 sont mortes. Les autres ont été hospitalisées », ont indiqué les autorités de la région d’Orenbourg, précisant que ces empoisonnements sont dus à la présence de méthanol, produit hautement toxique.

Selon elles, la concentration de méthanol relevée dans les corps des victimes est trois à cinq fois supérieure à la dose létale.

« Abstenez-vous d’acheter de l’alcool. Des inspections massives des points de vente pour détecter les produits de contrefaçon sont menées », a indiqué le gouverneur régional Denis Pasler sur Telegram.

Le Comité d’enquête russe, organe chargé des principales investigations criminelles, a, lui, annoncé l’ouverture d’une affaire et l’arrestation de trois suspects, un producteur d’alcool frelaté et deux vendeurs.

Des perquisitions menées dans un entrepôt ont permis la saisie de plus de 1200 bouteilles suspectes, a-t-il précisé dans un communiqué.

Les incidents mortels liés à la consommation d’alcool frelaté ou de produits de substitution toxiques ne sont pas rares en Russie, un pays où 21 millions de personnes se trouvent sous le seuil de pauvreté.

En 2016, plus de 60 personnes avaient trouvé la mort à Irkoutsk en Sibérie après avoir ingéré une huile de bain contrefaite à l’essence d’aubépine, qui contenait du méthanol toxique.

Les autorités russes avaient durci la législation après cet incident, mais les produits alcoolisés, comme l’éthanol, ou des eaux de vie maison restent des produits de consommation courante, notamment du fait de l’encadrement de la vente des spiritueux et l’augmentation de leur prix pour lutter contre l’alcoolisme.

Le prix de la vodka vendue dans le commerce peut être prohibitif pour des millions de Russes démunis, notamment en province où le niveau de vie est très faible.

En 2015, les autorités s’étaient ainsi inquiétées de l’explosion des ventes d’alcool au marché noir.