(Londres) Le ministre de la Défense britannique a ouvert une enquête et s’est excusé après la divulgation par erreur de données personnelles d’interprètes afghans ayant travaillé pour les forces britanniques et cherchant à s’installer au Royaume-Uni.

Selon la BBC, les adresses de courriel de plus de 250 Afghans cherchant à quitter leur pays pour le Royaume-Uni ont été copiées par erreur dans un courriel du ministère de la Défense, permettant à tous les destinataires du message de voir leurs noms et les photos parfois associées.

« Dire que cela m’a mis en colère est un euphémisme », a déclaré le ministre de la Défense Ben Wallace, qui a présenté ses excuses, lors d’une séance de questions réponses à la Chambre des communes.  

Le ministre a précisé qu’après cette erreur, un second courriel avait été envoyé conseillant aux destinataires de supprimer le message précédent et de modifier leurs adresses de courriel.

Une enquête a été ouverte et une personne a été suspendue dans l’attente des résultats.  

Plusieurs personnalités politiques ont critiqué le gouvernement après cet incident, soulignant les risques potentiels pour les interprètes afghans qui cherchent à quitter leur pays depuis la prise de pouvoir des talibans le mois dernier.

« Nous avons dit à ces interprètes afghans que nous assurerions leur sécurité, mais cette fuite de données a inutilement mis des vies en danger », a déploré sur Twitter le député John Healey, chargé des questions de défense au sein du Labour, principal parti d’opposition.  

Il a plaidé pour que le gouvernement « intensifie d’urgence ses efforts pour amener ces Afghans en toute sécurité au Royaume-Uni ».

Dans le camp conservateur du premier ministre Boris Johnson, le député Johnny Mercer a aussi dénoncé sur le même réseau social une « négligence criminelle », estimant qu’elle allait probablement forcer des interprètes à « changer de nouveau de logement » en hâte pour éviter des représailles.

Depuis le lancement du programme britannique ARAP, destiné à faire parvenir au Royaume-Uni le personnel local employé en Afghanistan, quelque 68 000 Afghans se sont portés candidats au départ.