(Paris) L’ancien chef de l’État, François Hollande, appelé à venir témoigner le 10 novembre au procès des attentats du 13-Novembre devant la cour d’assises spéciale de Paris a suscité vendredi quelques interrogations de la part de plusieurs avocats de la défense.

« On ne comprend pas pourquoi il [François Hollande] a été cité. Si les parties civiles pouvaient nous expliquer afin que l’on puisse préparer l’audition de cet individu », a affirmé Me Martin Mechin, avocat de Hamza Attou, l’un des trois accusés qui comparaît libre sous contrôle judiciaire, après que l’huissier chargé de citer la liste des témoins attendus dans les prochains mois, a indiqué « Hollande, François ».

« On ne comprend pas très bien ce que ce témoin pourrait apporter à la manifestation de la vérité », estime Me Mechin.

Un avocat des parties civiles a expliqué que l’ancien chef de l’État avait été cité par l’association Life for Paris. « Il était au moins sur l’un des lieux des attentats, le Stade de France », a rappelé l’avocat. « Il pourra donner des éléments sur un certain nombre de thématiques », a-t-il ajouté.

Christian Saint-Palais, un des avocats de Yassine Atar, jugé pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle et qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, n’est pas convaincu. « On se demande ce que ces témoins apportent pour éclairer la vérité », dit-il.  

ILLUSTRATION ELISABETH DE POURQUERY, FRANCE TELEVISIONS VIA REUTERS

Onze hommes, en détention provisoire, comparaissent dans le box de la salle d’audience construite pour l’occasion dans l’historique palais de justice de Paris en lien avec les attentats du 13 novembre 2015.

« Ce témoignage va prendre du temps sur ceux des parties civiles et de la défense », argumente-t-il.

Me Saint-Palais s’interroge aussi sur la présence comme témoin de Georges Fenech, ancien président de la commission parlementaire sur les attentats du 13-Novembre et qui vient de publier un livre sur le sujet.

« On ne peut pas recevoir tous ceux qui publient des livres au moment du procès », s’amuse-t-il.

« Un témoin doit s’exprimer sur les faits reprochés aux accusés et leur personnalité », rappelle Raphaël Kempf, autre avocat de Yassine Atar.

Le président coupe la discussion. « Y a-t-il d’autres observations sur M. François Hollande ? ». On passe à l’appel du témoin suivant.