(Londres) L’attaque au couteau perpétrée par un djihadiste à Londres ayant fait deux blessés en février 2020 aurait pu être évitée si son auteur avait été renvoyé en prison après avoir été observé achetant du matériel pour fabriquer une fausse ceinture explosive, a estimé vendredi la justice britannique.

Sudesh Amman avait été libéré de prison moins de deux semaines avant l’attaque, le 2 février, après avoir effectué la moitié de sa peine de 40 mois pour possession et distribution de documents djihadistes.

Cet homme de 20 ans était jugé tellement dangereux après sa sortie qu’il était surveillé de près par des policiers armés, ce qui a permis de le neutraliser environ une minute après le début de l’attaque.  

Après 11 heures de délibération, le jury londonien chargé d’examiner le déroulement des faits a estimé que les officiers avaient tué le suspect « de manière légale », mais que les autorités avaient « manqué une occasion » de le renvoyer en prison deux jours avant les faits.

À cette date s’était en effet tenue une réunion d’urgence entre des officiers de police et du MI5 car des agents infiltrés avaient observé Sudesh Amman en train d’acheter des articles — de l’adhésif, de l’aluminium et des bouteilles d’une boisson pétillante écossaise — pouvant être utilisés pour fabriquer une ceinture explosive factice.

Le service de probation avait finalement décidé de ne pas le renvoyer en prison, optant pour une surveillance renforcée.

Le coroner Nicholas Hilliard a salué vendredi les officiers qui « se sont exposés au danger » lors de cette attaque, rendant hommage à leur courage.

PHOTO DANIEL LEAL-OLIVAS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des enquêteurs à l'œuvre sur les lieux du drame

Portant un gilet explosif factice, l’assaillant avait blessé au couteau deux personnes dans une rue commerçante du quartier londonien de Streatham. Une troisième personne avait été blessée par un éclat de verre provoqué par un tir des forces de l’ordre.

Cette attaque était intervenue peu de temps après la mort fin 2019 de deux personnes, tuées par un homme condamné pour terrorisme près du pont de Londres, qui avait conduit le gouvernement à faire adopter une loi destinée à empêcher les libérations automatiques.