(Moscou) La Russie a accusé mercredi les Occidentaux de vouloir s’ingérer dans les élections législatives prévues en septembre dans le pays en « créant artificiellement le buzz » autour de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny.

Dans un long communiqué fustigeant les pays occidentaux, et l’Allemagne en particulier, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé une « ingérence dans les affaires intérieures » de Moscou, « notamment pour influencer la campagne électorale » des législatives.

Ce scrutin, prévu du 17 au 19 septembre, s’annonce difficile pour le pouvoir sur fond de mécontentement et les alliés d’Alexeï Navalny, qui purge actuellement une peine de prison qu’il dénonce comme politique, ont appelé à « voter intelligemment » pour faire perdre le Kremlin.

Pour Moscou, « un certain nombre d’États occidentaux soit directement, soit par le biais de ressources d’information sous contrôle et de médias du système, construisent systématiquement autour d’Alexeï Navalny et de son entourage l’image d’un centre organisationnel du mouvement de protestation démocratique en Russie ».

« Berlin et ses alliés ne manquent aucune occasion d’utiliser le buzz autour d’Alexeï Navalny, artificiellement créé avec leur contribution directe, comme prétexte pour […] de nouvelles attaques envers nous », a poursuivi le ministère.

Militant anticorruption et ennemi juré du Kremlin, Alexeï Navalny purge actuellement une peine de deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude remontant à 2014.  

Il était revenu en Russie en janvier après une convalescence en Allemagne pour un empoisonnement présumé dont il accuse le Kremlin. Il avait été immédiatement arrêté par la police dès son arrivée à l’aéroport de Moscou.

Les autorités russes se sont attelées ces derniers mois au démantèlement de son réseau avec notamment le classement de ses organisations comme « extrémistes » par la justice et le blocage de dizaines de sites qui lui sont liés.

La plupart de ses alliés et proches collaborateurs se trouvent à l’étranger ou en liberté surveillée dans une affaire de « violation des normes sanitaires ».

Les critiques de Moscou à l’encontre de l’Allemagne interviennent à deux jours d’une visite en Russie de la chancelière Angela Merkel, au cours de laquelle elle s’entretiendra avec le président Vladimir Poutine.