(Bruxelles) Le chef du parti nationaliste flamand N-VA, Bart De Wever, a fait part de son « rêve » de voir sa région belge, la Flandre, réunie un jour avec les voisins des Pays-Bas, également néerlandophones.

Adversaire déclaré de la monarchie belge, M. De Wever a tenu ces propos mardi soir à la veille de la fête nationale.

« Pays-Bas du Sud et du Nord »

« Je n’ai jamais abandonné ce rêve […] que tous les néerlandophones revivent de nouveau un jour au sein d’un seul ensemble, les Pays-Bas du Sud et du Nord », a affirmé à la chaîne néerlandophone Kanaal Z celui qui est aussi maire d’Anvers (nord), la plus grande ville de Belgique.

Si je pouvais mourir en tant que Néerlandais du Sud alors je mourrais plus heureux qu’en tant que Belge.

Le chef du parti nationaliste flamand N-VA, Bart De Wever

Admettant que la population flamande n’était « pas mentalement prête » pour une telle réunification, il a cependant ajouté que « peut-être que ça deviendra une réalité après-demain. »

« République indépendante de Flandre »

La N-VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie, ou Alliance néo-flamande en français), actuellement dans l’opposition au niveau national, prône une « république indépendante de Flandre » comme le stipule le premier article de ses statuts.

Ce parti, séparatiste et conservateur, est le plus puissant du nord néerlandophone de la Belgique, avec à la Chambre un groupe de 24 députés, contre 18 pour le Vlaams Belang (VB, extrême droite). Mais des sondages le donnent régulièrement relégué en deuxième position derrière le VB, dans la perspective des prochaines élections en 2024.  

Coutumier des déclarations provocantes à l’égard du sud du pays et particulièrement des partis de gauche de Belgique francophone, Bart De Wever estime aussi que réunir la Flandre et les Pays-Bas créerait « une des économies les plus puissantes au monde ».  

« Sur le plan économique, les ports d’Anvers et de Rotterdam pourraient fusionner pour devenir LA porte d’entrée économique du nord-ouest de l’Europe, ça serait génial », a-t-il fait valoir.

Le 21 juillet est le jour de la fête nationale en Belgique, en référence à l’intronisation de Léopold Ier en 1831, considérée comme l’acte de naissance de cette monarchie parlementaire.

Mais le pays avait alors déjà quelques mois d’existence, depuis l’adoption de la Constitution ayant suivi la proclamation en octobre 1830 de l’indépendance d’avec le Royaume des Pays-Bas.

Les cérémonies du 21 juillet sont généralement boudées par les nationalistes flamands. Le chef du gouvernement flamand Jan Jambon (N-VA) était mercredi le seul absent en tribune officielle de tous les présidents des exécutifs des entités fédérées (régions et municipalités).